Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . us de servage, ou de servitude, quedans la mainmorte, dont il nous reste à parler. Ce qui constituait essentiellement la mainmorte, cétait la privation dudroit de disposer librement de sa personne et de ses biens. Celui qui navaitpas la faculté, soit daller où il voulait, soit de donner, de vendre, de légueret transmettre ses meubles et ses immeubles comme bon lui semblait, étaitdit homme de mainmorte. Ce nom fut apparemment choisi, parce que lamain, « considérée comme le symbole de la puissance et linstrument de la« d
Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . us de servage, ou de servitude, quedans la mainmorte, dont il nous reste à parler. Ce qui constituait essentiellement la mainmorte, cétait la privation dudroit de disposer librement de sa personne et de ses biens. Celui qui navaitpas la faculté, soit daller où il voulait, soit de donner, de vendre, de légueret transmettre ses meubles et ses immeubles comme bon lui semblait, étaitdit homme de mainmorte. Ce nom fut apparemment choisi, parce que lamain, « considérée comme le symbole de la puissance et linstrument de la« donation, » était, chez le serf, moralement privée de mouvement, para-lysée, frappée de mort. Cest à peu près dans le même sens quon appelaitaussi gens de mainmorte les gens déglise, parce quil leur était égalementinterdit de disposer, soit de leur vivant, soit par testament, de ce qui leurappartenait. Il y avait deux sortes de mainmorte : la mainmorte réelle et la mainmortepersonnelle; lune inhérente à la terre, lautre à la personne; cest-à-dire. LA COUR DES DAMES DE MARIE DANJOU, FEMME DE CHARLES VIL Son chapelain le savant Robert Blondt-1, lui présente le traité allégorique des Douze perilz dEnfer, quil a composé pour elle 11455).Fac-similé dune miniature du manuscrit de cet ouvrage. Biblioth. de lArsenal. Costumes du XV. sieele. LES PERSONNES ET LES TERRES. 27 quune terre mainmortable ne changeait pas de qualité, quelle que fût lacondition de la personne qui loccupait, et quune personne mainmortablene cessait pas de subir les inconvénients de sa condition, qui lempêchait derien posséder, en quelque terre quelle allât sétablir. Les mainmortables étaient ordinairement soumis à la plupart des obliga-tions féodales imposées naguère aux serfs, notamment de travailler pendantun certain temps, et sans recevoir de salaire, pour le compte et au profit deleur seigneur, ou bien encore de lui payer la taille quand elle était exigible,dans
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