. Contes roses . pépins avaientmystérieusement ouverte. Elle ressemblait si parfaitement à Bel-Azurque vous leussiez assurément prise pour lui si elle avait porté desvêtements masculins. Dès quil laperçut, il lui dit dune voix forte : — Attention! ne sors pas, ma sœur bien-aimée, ne hasarde paston pied sur cette prairie perfide, ne sors pas surtout! Car lesherbes babillardes qui nous entourent, donneraient léveil à ton Gomment allons-nous faire? Si tu foules ce sol, nous 11 réfléchit quelques inskints, puis, tout dun coup, ajouta: — Attends, jai trouvé une ruse


. Contes roses . pépins avaientmystérieusement ouverte. Elle ressemblait si parfaitement à Bel-Azurque vous leussiez assurément prise pour lui si elle avait porté desvêtements masculins. Dès quil laperçut, il lui dit dune voix forte : — Attention! ne sors pas, ma sœur bien-aimée, ne hasarde paston pied sur cette prairie perfide, ne sors pas surtout! Car lesherbes babillardes qui nous entourent, donneraient léveil à ton Gomment allons-nous faire? Si tu foules ce sol, nous 11 réfléchit quelques inskints, puis, tout dun coup, ajouta: — Attends, jai trouvé une ruse : je vais te charger sur mon dos,et te porter ainsi jusquà ce que nous soyons hors de ce maudit LE PETIT HOMME DANS LA MEULE. 14 domaine. De cette manière, tes pieds mignons neffleureront pas cesherbes endiablées. Il sapprocha; Blanche-Rose lui jeta ses bras de lys autour ducou, confia son corps à ses épaules. Ils séloignèrent. Tandis quil marchait, elle couvrait sa nuque de baisers, lui. murmurant dune voix douce les mots les plus tendres. Réconfortépar ces caresses, le cœur épanoui, lheureux Bel-Azur se sentaitde force à porter ainsi sa sœur bien-aimée jusquaux confins de cemonde. Ils allaient sortir de la prairie magique, lorsque la cheville dujeune prince heurta un caillou tranchant perfidement dissimulé sousla verdure. Sa chair souvrit, son sang coula; et, au contact de ce sang 142 CONTES ROSES DE MA MERE-GRAND, que ne préservait nul onguent merveilleux, une herbe dabord, puisdix, puis cent, puis mille et des millions, autant que la prairie en con-tenait, se mirent à hurler épouvantablement. Cette clameur semblait poussée par le sol lui-même : Bel-Azuret Blanche-Rose croyaient avancer à travers lhorrible fracas dunetempête. Tout à coup, la princesse sécria : — Vite, Bel-Azur, voici le hideux Roi des Foins! 11 court sur nousavec son yatagan! Vite, frère chéri, ou nous sommes perdus!... Le prince partit en un furieux galop; mais


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