. Gazette des beaux-arts . es ébauches ou de sespréparations de toiles colorées, souvent inachevées, animées toujours,palpitantes du trouble dans lequel le jetait la nature, un peu confusespeut-être, mais si émues et si vivantes. Sous les hautes futaies du Bas-Bréau, dans la pénombre des boissourds, Diaz rêva de faire rayonner dans sa blancheur un corps defemme. Heureusement pour nous, bien des fois il réalisa son rêve, etvoilà comment naquirent au soleil ses Vénus, ses Nymphes, ses Bai-gneuses, toutes ses blanches créations. — Sur un fond brun clair dunton chaud, çà et là crevé par les bleus


. Gazette des beaux-arts . es ébauches ou de sespréparations de toiles colorées, souvent inachevées, animées toujours,palpitantes du trouble dans lequel le jetait la nature, un peu confusespeut-être, mais si émues et si vivantes. Sous les hautes futaies du Bas-Bréau, dans la pénombre des boissourds, Diaz rêva de faire rayonner dans sa blancheur un corps defemme. Heureusement pour nous, bien des fois il réalisa son rêve, etvoilà comment naquirent au soleil ses Vénus, ses Nymphes, ses Bai-gneuses, toutes ses blanches créations. — Sur un fond brun clair dunton chaud, çà et là crevé par les bleus du ciel, apparaît au premier plan DIAZ, 297 dans sa gloire, la Beauté rayonnante. Sa pose, dordinaire nonchalanteet abandonnée, est comme prise au hasard. Peu lui importent la correc-tion de son attitude, la pureté de ses lignes enveloppantes; ce quelle veutavant tout, cest recevoir la pleine lumière, cest sentourer de transpa-rence. Le peintre a-t-il placé à côté delle des enfants nus, ou des. ETUDE D ARBRES, LA PLUME, PAR DIAZ. Amours voltigeants ? où sont-ils ? ils se cachent dans lombre ou sousses draperies tombées ; on ne les voit pas : on na des yeux que pourson éclat. Qui pourrait dire lenchantement du regard devant ces chairsnacrées et lumineuses, aux blancs si savoureux et si fins, et qui,exemptes de la pâleur du lait, comme des tons mats de livoire, fontpenser au velouté des pétales dun camélia ? Ne demandez pas à cesapparitions, des sentiments, des pensées ou même des expressions : XV. — % PÉRIODE. 38 298- GAZETTE DES BEAUX-AHTS. elles ne vivent pas. La couleur, voilà toute leur âme. Elles ne sont pasdes beautés provocantes, voluptueuses comme celles de Fragonard,déshabillées comme les Grâces de Boucher ; elles ignorent la coquetterieet le sourire, amoureuses seulement des reflets blonds et des rayonne-ments argentins; Diaz a le secret de les évoquer, et lorsquelles sontdevant lui, ce sont moins des corps de femmes n


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