. Lettres d'une Peruvienne . pour nêtre pas méprifé de ceuxqui lécoutent. Tel autre feroit bon,humain, fans orgueil, sil ne craignoicdêtre ridicule; & tel eft ridicule parétat, qui feroit un modèle de perfec-tions sil ofoit hautement avoir du mé-rite. Enfin, mon cher Aza, leurs vicesfont artificiels comme leurs vertus, &la frivolité de leur caraftêre ne leur per-met dêtre quimparfaitement ce quilsfont. Ainfi que leurs jouets de len-fance , ridicules inftitutions des êtrespenfans, ils nont, comme eux, quu-ne reflemblance ébauchée avec leursmodèles; du poids aux yeux, de lalégèr
. Lettres d'une Peruvienne . pour nêtre pas méprifé de ceuxqui lécoutent. Tel autre feroit bon,humain, fans orgueil, sil ne craignoicdêtre ridicule; & tel eft ridicule parétat, qui feroit un modèle de perfec-tions sil ofoit hautement avoir du mé-rite. Enfin, mon cher Aza, leurs vicesfont artificiels comme leurs vertus, &la frivolité de leur caraftêre ne leur per-met dêtre quimparfaitement ce quilsfont. Ainfi que leurs jouets de len-fance , ridicules inftitutions des êtrespenfans, ils nont, comme eux, quu-ne reflemblance ébauchée avec leursmodèles; du poids aux yeux, de lalégèreté au tadl, la furface coloriée,un intérieur informe , un prix appa-rent, aucune valeur réelle. Auffi nefont-ils eftimés par les autres nationsque comme les jolies bagatelles le fontdans la fociété. Le bon-fens fourit à leurs gentilleffes , & les remet froide-ment à leur place. Heu- LETTRE XXX, 183 Heureufe la nation qui na que la na-ture pour guide, la vérité pour mobile,& la vertu pour y M 4 LET- JSI LETTRE XXXI. LETTRE TRENTE-UNE. IL nefb pas furprenant, mon cher A-za, que linconféqueDce foi: une fui-te du cara^ére léger des François,- maisje ne puis afTez métonner de ce quavecautant & plus de lumières quaucune au-tre nanon , ils- femblent ne pas aperce-voir les contraditïions choquantes queles Etrangers remarquent en eux dès lapremière vue. Parmi le grand nombre de celles quime frappent tous les jours, je nen voispoint de plus deshonorante pour leur ef-prit, que leur façon de penfer fur lesfemmes. Ils les refpeftenc, mon cherAza, & en même tems ils les mèprifeni:avec un égal excès. La première loi de leur poIitefTe, oufi tu veux de leur vertu (car je ne leuren connois point dautre) regarde lesfemmes. Lhomme du plus haut rang doit i LETTRE XXXI. 185 doit des égards à celle delaplus vile con-dition , il fe couvriroic de honte & dece quon appelle ridicule
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