. Rodin a l'Hotel de Biron et a Meudon. ge dun gros monsieur qui se repose après le bain ! — La foule ne comprend rien à la sculpture ; je navais quàne pas accepter cette commande. Au Panthéon, mon ami Dujardin-Beaumetz, qui fut pour moi si affectueusement dévoué, attiraégakment sur moi bien des injures à propos du Penseur. — Le fait est quon ne vous a pas gâté dans ce Panthéonqui devrait être le musée de vos œuvres. — Jai contre moi toutes les hostilités de lInstitut, qui nedésarme pas. Je sais bien, il y avait un moyen radical pour toutpacifier : faire partie moi-même de cette maison-là ; ma


. Rodin a l'Hotel de Biron et a Meudon. ge dun gros monsieur qui se repose après le bain ! — La foule ne comprend rien à la sculpture ; je navais quàne pas accepter cette commande. Au Panthéon, mon ami Dujardin-Beaumetz, qui fut pour moi si affectueusement dévoué, attiraégakment sur moi bien des injures à propos du Penseur. — Le fait est quon ne vous a pas gâté dans ce Panthéonqui devrait être le musée de vos œuvres. — Jai contre moi toutes les hostilités de lInstitut, qui nedésarme pas. Je sais bien, il y avait un moyen radical pour toutpacifier : faire partie moi-même de cette maison-là ; mais alorsjaurais dû protéger, à mon tour, des choses que jexècre, et cela,non, jamais ! Jaime mieux mon indépendance et les haines quellemattire. Je descends de rouliers normands ; je suis un entêtcomme ceux de ma race ; je ne souffre pas outre mesure dessournoises embûches que lon me tend. Je me défends, en faisantbloc. Jai, à moi seul, exécuté plus dœuvres que tout lInstitutpar tous ses sculpteurs !. A ME U VITRINEDU HALL-MUSÉE A LHOTEL DE BIRON ET A MEUDON 109 — Certes, dis-je, on peut ségayer en pensant aux quelquesstatues râpées et poncées par ces messieurs. En voilà qui nontpas dexcédents dimagination. Ah ! il y a plutôt en notre tempsdisette dœuvres ! — Oui ! quelle différence quand on songe, par exemple, à cetextraordinaire xviii^ siècle, qui a produit tant de hauts artistes,avec des chefs comme Pigalle et Houdon !... Pour nous, cest lerègne de Louis-Philippe qui nous accable encore ; les bourgeoissont plus sots et plus puissants que jamais ; ils sont arrivés jusquàtuer larchitecture qui pourrit maintenant dans limpuissanceet le plagiat. On ne sait même plus admirer ; nous nous ruonssur ce quon appelle des « curiosités », et nous faisons de noslogis des boutiques dantiquaires, des bouibouis de brocanteurs. — Et nous laissons mourir Versailles et Fontainebleau ! * * * Le jardin de Meudon est en fleurs. I


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