Paris guide . leuve qui roule au bas du Jugement dernier deMichel-Ange. Le Massacre de Scio, exposé en 1824, et anathématisé par lesfaux classiques, fut la première vision de lOrient pittoresque, en-core inconnu. Composée sous linfluence de la pitié exaltée que sou-levait alors le martyre armé de la Grèce, cette page enthousiastea gardé sa flamme. Le temps a éteint les sentiments qui lont inspi-rée; mais il na pas refroidi leur brûlant reflet. Tout resplenditdans ce lumineux cimetière, où la peste ronge les restes desTurcs. Il est empreint de cette désolation éclatante, particulière àlOrient,


Paris guide . leuve qui roule au bas du Jugement dernier deMichel-Ange. Le Massacre de Scio, exposé en 1824, et anathématisé par lesfaux classiques, fut la première vision de lOrient pittoresque, en-core inconnu. Composée sous linfluence de la pitié exaltée que sou-levait alors le martyre armé de la Grèce, cette page enthousiastea gardé sa flamme. Le temps a éteint les sentiments qui lont inspi-rée; mais il na pas refroidi leur brûlant reflet. Tout resplenditdans ce lumineux cimetière, où la peste ronge les restes desTurcs. Il est empreint de cette désolation éclatante, particulière àlOrient, dont le ciel tragique accable de lumière les douleurs hu-maines, et fait reluire les ulcères de la lèpre comme les écailles duserpent. Le mal enflamme les carnations dès mourants ; la mortles jonche de teintes violacées; le terrain où ils sont groupés fer-mente comme un fumier de miasmes. Un enfant décharné rampesur sa mère morte et sacharne à son sein tari. Deux amis échangent,. UJ -- u LE MUSEE DU LUXEMBOURG 425 pour expirer ensemble, un baiser mortel ; une jeune femmese cramponne au bras dun moribond, qui se raidit avant de tom-ber. Une morne vieille, aux. yeux hagards, affaissée sur le devantdu tableau, porte, avec une prostration de cariatide, cet amas dedouleurs et de désespoirs. Plus loin, un cavalier turc, type impla-cable de la victoire orientale, entraîne, à la queue de son cheval,une jeune Grecque nue qui se tord et se renverse, en proie auxconvulsioiis de la pudeur torturée. Son torse virginal a la pureté dumarbre, et le désespoir lui imprime les mouvements de la volupté.Belle comme une Niobide mourante, touchante comme une mar-tyre chrétienne, elle prend, au milieu de ces scènes dhorreur, ladivinité dune allégorie. Cest la Grèce dépouillée et violée, se dé-battant contre loppresseur. En 1831, Eugène Delacroix fit un voyage au Maroc. LAfriquele frappa dune impression ineffaçable, et comme dune insolationpittoresque.


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