. Paris à table . de sa chute, et lon putcontempler le turbot honteu-sement brisé en tronçons qui jonchaient le sol ; à cet aspectlamentable, il y eut un cri de douleurs. Le maître dhôtelpromit quà linstant même il allait réparer ce malheur: à unsignal donné, on vit, par une autre porte, paraître, dans lemême appareil, un autre turbot en tout semblable au à fut servi, et les convives, en mangeant sa chairblanche et doucement résistante, sétonnaient quon eût putrouver dans la mer deux poissons siégalement magnifiques et si égalementdélicieux. Lempire avait réhabilité le maigre ;


. Paris à table . de sa chute, et lon putcontempler le turbot honteu-sement brisé en tronçons qui jonchaient le sol ; à cet aspectlamentable, il y eut un cri de douleurs. Le maître dhôtelpromit quà linstant même il allait réparer ce malheur: à unsignal donné, on vit, par une autre porte, paraître, dans lemême appareil, un autre turbot en tout semblable au à fut servi, et les convives, en mangeant sa chairblanche et doucement résistante, sétonnaient quon eût putrouver dans la mer deux poissons siégalement magnifiques et si égalementdélicieux. Lempire avait réhabilité le maigre ;chez Murât on faisait un maigre splen-dide, durant le carême surtout. Lescuisiniers célèbres de ce temps se van-tent avec emphase davoir rendu à lE-glise le beau maigre. En 1830, on dîna le lendemain dela révolution. Pendant trois jours Parisvécut dans la rue, au bivac et à laven-ture ; comme les janissaires en révol te ;les Parisiens avaient renversé leur marmite. Cependant, sur la. PARIS A TABLE. 29 place de la Bourse qui fut le quartier général des deux pre-mières journées, au foyer du théâtre des Nouveautés, aujour-dhui occupé par le théâtre du Vaudeville, le directeur tenaittable. Tout ce que la saison avait de plus attrayant, fruits,poissons frais et vins glacés, y était offert à ceux qui allaientà la besogne ou qui en revenaient. Ce fut une des scènes lesplus éminemment parisiennes de la révolution de juillet; cettevie délicate et insouciante, au milieu dactes si formidables,présentait un contraste frappant. Après la victoire, les premiers moments deffusion amenèrentdes épanchements nombreux ; on dîna beaucoup et souvent,mais on ne dîna jamais bien ; le trouble était général, et cha-cun, avant de remettre la table sur ses pieds, voulait attendre destemps plus calmes. Il y avait alors des allures bourgeoises ou citoyennes pleines(lhumilité. Ceux que leur position obligeait à recevoir pre-naient au mot cette can


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