. La comédie humaine. is, durant sa vienotariale, un de ses clients neut à se plaindre dun pla-cement perdu, dune hypothèque ou mal prise ou malassise. Sa fortune, lentement mais loyalement acquise, nelui était venue quaprès trente années dexercice et déco-nomie. II avait établi quatorze de ses clercs. Religieux etgénéreux incognito, Mathias se trouvait partout où lebien sopérait sans salaire. Membre actif du comité deshospices et du comité de bienfaisance, il sinscrivait pourla plus forte somme dans les impositions volontaires des-tinées à secourir les infortunes subies, à créer quelquesétabl


. La comédie humaine. is, durant sa vienotariale, un de ses clients neut à se plaindre dun pla-cement perdu, dune hypothèque ou mal prise ou malassise. Sa fortune, lentement mais loyalement acquise, nelui était venue quaprès trente années dexercice et déco-nomie. II avait établi quatorze de ses clercs. Religieux etgénéreux incognito, Mathias se trouvait partout où lebien sopérait sans salaire. Membre actif du comité deshospices et du comité de bienfaisance, il sinscrivait pourla plus forte somme dans les impositions volontaires des-tinées à secourir les infortunes subies, à créer quelquesétablissements utiles. Aussi ni lui ni sa femme navaient-ilsde voiture, aussi sa parole était-elle sacrée, aussi ses cavesgardaient-elles autant de capitaux quen avait la Banque,aussi le nommait-on le bon monsieur Mathias, et quand ilmourut y eut-il trois mille personnes à son convoi. Solonet était ce jeune notaire qui arrive en fredonnant,affecte un air léger, prétend que les affaires se font aussi. 244 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. bien en riant quen gardant son sérieux; le notaire capi-taine dans la garde nationale, qui se fâche dêtre pris pourun notaire, et postule la croix de la Légion-dHonneur,qui a sa voiture et laisse vérifier les pièces à ses clercs; lenotaire qui va au bal, au spectacle, achète des tableaux etjoue à lécarté, qui a une caisse où se versent les dépôtset rend en billets de banque ce quil a reçu en or; le no-taire qui marche avec son époque et risque les capitauxen placements douteux, spécule et veut se retirer riche detrente mille livres de rente après dix ans de notariat; lenotaire dont la science vient de sa duplicité, mais quebeaucoup de gens craignent comme un complice qui pos-sède leurs secrets; enfin, le notaire qui voit dans sa chargeun moyen de se marier à quelque héritière en bas le mince et blond Solonet, frisé, parfumé,botté comme un jeune premier du Vaudeville, vêtucomme un dandy dont laf


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