. Gazette des beaux-arts . air la vigoureusesilhouette des arbres. Mais vous êtes de Paris, me dites-vous, et cettetranquillité si profonde vous attriste en vous faisant songer involontai-rement au calme absolu de la mort. Vous aimez la campagne, mais lacampagne pleine de vie, égayée par des troupeaux et le bruit deshumains. Puisquil en est ainsi, allons ensemble regarder les aimablespaysages de Demarne ; jamais il ne se présentera une occasion plusfavorable den voir daussi importants ; ils vous captiveront infaillible-ment. « Les étrangers, nous apprend M. Charles Blanc, raffolaient despeintu


. Gazette des beaux-arts . air la vigoureusesilhouette des arbres. Mais vous êtes de Paris, me dites-vous, et cettetranquillité si profonde vous attriste en vous faisant songer involontai-rement au calme absolu de la mort. Vous aimez la campagne, mais lacampagne pleine de vie, égayée par des troupeaux et le bruit deshumains. Puisquil en est ainsi, allons ensemble regarder les aimablespaysages de Demarne ; jamais il ne se présentera une occasion plusfavorable den voir daussi importants ; ils vous captiveront infaillible-ment. « Les étrangers, nous apprend M. Charles Blanc, raffolaient despeintures de cet artiste ; ils nous enlevèrent les meilleurs et nous lais-sèrent la pacotille. Pour voir des Demarne, tels quen possède à ParisM. Defrance, il faudrait aller en Russie : car, à lexception dun très-petit nombre, les chefs-dœuvre de ce paysagiste sont aujourdhui àSaint-Pétersbourg. M. Demidofl le père était un admirateur passionnédes Demarne ; il les achetait davance et en donnait de grands prix,. LA GALERIE DE SAN DONATO. • 103 dautant quil nétait pas sans avoir des concurrents assidus, et entreautres un certain comte Narp, qui, dans son enthousiasme, aurait vouluaccaparer le talent du peintre. Ce riche amateur lentourait de soins,lattirait dans son château, ly retenait des mois entiers à force de pré-venances, de lectures et de musique, et lui payait grandement les .tableaux quil avait le plaisir de voir faire depuis lébauche jusquaudernier coup de pinceau. » Ainsi que vous, Demarne affectionnait la nature en citadin qui tientâne pas séloigner de la grande ville. Son bonheur était de se promenerparmi les champs cultivés, où il était sûr de rencontrer des vaches, deschèvres, des moutons, sous la garde dune bergère que caresse sonchien. Il aimait à suivre les bords animés dun Canal, pour sarrêterdans une bruyante auberge, où il étudiait et saisissait tout à son aiseles mariniers traitant leurs affaires au milieu de ballots, de c


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