Alfred de Vigny et son temps (1797-1863): ses origines maternelles, ses amours, ses amitiés littéraires, ses idées politiques, sa religion, Le Maine-Giraud, documents nouveaux et inédits, dessins, portraits et autographes . oins grandes et surtout moins sonores quen1852 \igny fit mettre des boiseries de tous côtés. Que si lesrosiers grimpants quil avait plantés sous sa fenêtre, pourlembaumer et la réjouir, nexistent plus, le grenadierquelle aimait tant monte toujours la garde au pied de latour, et je ne sais pourquoi, en arpentant la terrasse om-bragée de tilleuls et bordée do buis qui regarde


Alfred de Vigny et son temps (1797-1863): ses origines maternelles, ses amours, ses amitiés littéraires, ses idées politiques, sa religion, Le Maine-Giraud, documents nouveaux et inédits, dessins, portraits et autographes . oins grandes et surtout moins sonores quen1852 \igny fit mettre des boiseries de tous côtés. Que si lesrosiers grimpants quil avait plantés sous sa fenêtre, pourlembaumer et la réjouir, nexistent plus, le grenadierquelle aimait tant monte toujours la garde au pied de latour, et je ne sais pourquoi, en arpentant la terrasse om-bragée de tilleuls et bordée do buis qui regarde le couchant,je me représente Vigny donnant le bras à sa chèi^e malade LE MANOIR DU MAINE-GIRAUD 343 ou rassoyant dans un fauteuil au soleil pour réchauffer sesmembres endoloris. Quant à lui, pour le retrouver tout entier, poui le com-prendre, il faut monter tout au haut de la tour. Il y a là,sous le toit en poivrière, entre la terre et le ciel, une petitepièce semi-circulaire quéclaire une fenêtre ouverte en pleinmidi sur la cour dentrée du manoir et qui, avec les boise-ries de noyer dont les parois et le plafond sont entièrementrevêtus et la couchette de même bois qui est établie dans la » I. \.<) manoir du ï (/c lo/iirr. partie cintrée, ressemble à une cabine de navire. Sanscompter que dans les longues nuits dhiver, quand le ventsoufflait en tempête, que la pluie fouaillait les vitres et quela girouette rouillée grinçait sur sa tige de fer, Alfred deVigny devait se croire dans un bateau. Cest là, quil avaitfait son cabinet de travail, là quétait la fameuse celluledont il parle si souvent dans ses lettres. Cest là que, lorsquele manoir était endormi, entre dix heures du soir(l) et quatre (1) (( Cest toujours à minuit, à lheure des esprits, que la Poésiedevient ma souveraine maîtresse », écrivait-il à M*^ Maunoir.(Lettres à une Puritaine. — lie eue de Paris du 15 août 1897.) 344 ALFRED DE VIGNY


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