. Les Fiancees Merveilleuses . uvrir;enfin, à la nuit tombante, Miralette délivrée se mit à cou-rir vers le palais. La route, si courte, en venant, était bien longue auretour. Miralette clopin-clopant avec son pied déchausséboitait : elle sentit soudain une petite piqûre : caillou aigu,débris de verre, épine sèche ? Elle ne sut. Comme ce nétait quune éraflure, Miralette ny pritpoint garde, ne voulant pas quon se doutât dailleurs deson aventure, mais, le lendemain, son pied enfla, la fitsouffrir; Miralette dut sétendre sur des coussins, ne pou-vant se tenir debout. Le médecin du palais vint exa
. Les Fiancees Merveilleuses . uvrir;enfin, à la nuit tombante, Miralette délivrée se mit à cou-rir vers le palais. La route, si courte, en venant, était bien longue auretour. Miralette clopin-clopant avec son pied déchausséboitait : elle sentit soudain une petite piqûre : caillou aigu,débris de verre, épine sèche ? Elle ne sut. Comme ce nétait quune éraflure, Miralette ny pritpoint garde, ne voulant pas quon se doutât dailleurs deson aventure, mais, le lendemain, son pied enfla, la fitsouffrir; Miralette dut sétendre sur des coussins, ne pou-vant se tenir debout. Le médecin du palais vint examiner le mal, prit seslunettes dor, les yeux tout ronds, se gratta le front sansrien comprendre. Il manda un confrère, un autre, unautre encore. Le palais semplit de robes noires, à grandesmanches, de bonnets carrés, sans quon fût avancé pourcela davantage. La nourrice de Miralette se moqua deces savants, et fit mander une vieille, vieille femme quiconnaissait toutes les simples; mais la pauvre eut beau 46. MIRALETTE ET FIDELIO écarquiller ses yeux plissés et, de ses doigts fripés, gratterson front ridé, elle ne put que hausser ses épaules casséespar Tâge, en signe dincompréhension. Ce fut alors un cortège de maints sorciers, magiciens,charlatans, empiriques, bohémiens, gens de toutes sortes,étranges, bizarres, sauvages, tous impuissants. Le défilédes rebouteux chaque jour saccroissait, car chaque jour lepère de Miralette, le roi, promettait des sommes crois-santes pour la guérison de son enfant. Enfin, un matin, il offrit à qui la sauverait tout ce quelon voudrait, même la couronne; on vit alors parmi laprocession arriver un beau prince vêtu dazur, tenant enlaisse un grand lévrier blanc. « Salut, roi, fit-il, de sa voix sonore; courage, prin-cesse, )) ajouta-t-il dune voix douce. Le grand lévrier blanc que Miralette caressait luiléchait doucement les mains; il alla doucement de sa languerose lécher le pauvre pied et le mal senvola.
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