Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de figures. . ©loigné, &c qui produifoitun effet charmant j toute la compagnie palTadans une iongue allée , qui étoit renfermée dundouble rang de canaux : les jafmins entrelacésavec les orangers & les chèvrefeuilles, formoientau bout un grand cabinet ouvert de plufieurscotésj une fontaine sélevoit au milieu, &: re- io(j Don Fernand de Tolè fur elle-même avec un doux murmure;elle animoit les rollîgnols à faire plus de bruitquelle. Chacun fe récria que ce cabinet étoit levrai féj


Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de figures. . ©loigné, &c qui produifoitun effet charmant j toute la compagnie palTadans une iongue allée , qui étoit renfermée dundouble rang de canaux : les jafmins entrelacésavec les orangers & les chèvrefeuilles, formoientau bout un grand cabinet ouvert de plufieurscotésj une fontaine sélevoit au milieu, &: re- io(j Don Fernand de Tolè fur elle-même avec un doux murmure;elle animoit les rollîgnols à faire plus de bruitquelle. Chacun fe récria que ce cabinet étoit levrai féjour des plaifirs : on sy plaça fur des fiégesde gazon , lon fervit des eaux glacées, du cho-colat, &c des confitures, en attendant lheuredu fouper ; & comme la comteffe cherchoit à divertir les maures, & que les romances ccoientfort à la mode, elle dit à Dona Leonore de ra-conter celle quon lui avoir apprife depuis belle fille nofa sen défendre ; fa mèrene lavoit pas élevée fur le pied déluder lemoindre de (es ordres , elle commença aufli-tot en ces ;o7 LE NAIN JAUNE, CONTE. J. L étoit une fois une reine , à laquelle il nerefta, de pluiîeurs enfans quelle avoit eus, quunefille qui en valoir plus de mille: mais fa mèrefe voyant veuve, «Se nayant rien au monde de iîcher que cette jeune princefTe, elle avoit une fiteriible apprchenfion de la perdre , quelle ne lacorrigeoit point de fes défauts ; de forte quecette merveilleufe perfonne , qui fe voyoit dunebeauté plus célefte que mortelle , & deftinée à porter une couronne , devint fi fière & fi entêtéede fes charmes naiflfans, quelle méprifoit toutle monde. La Reine fa mère aidoit, par fes carefles &:par fes complaifances , à lui perfuader quil nyavoit rien qui pût être digne delle : on la voyoitprefque toujours vêtue en Pallas ou en Diane,fuivie des premières de la cour , habillées ennymphes \


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