. Souvenirs d'un otage; . nvisa-gions, nous nous y préparions. Si un matin, aupetit jour, dans ce couloir perpétuellement reten-tissant des pas du posten, de la voix ou du chantdes soldats, un sinistre cliquetis darmes se fai-sait entendre, si un peloton dexécution savan-çait, eh bien ! il nous trouverait prêts ! M. Trépont nous animait de sa vaillance et desa belle humeur. Pour lui, la victoire était sûreet prochaine. Nous navions quà patienter. — Désespérer de la patrie serait un crime,nous répétait-il. M. Noël avait écrit à M. Antonin Dubost, pré-sident du Sénat, en le priant dinformer le g


. Souvenirs d'un otage; . nvisa-gions, nous nous y préparions. Si un matin, aupetit jour, dans ce couloir perpétuellement reten-tissant des pas du posten, de la voix ou du chantdes soldats, un sinistre cliquetis darmes se fai-sait entendre, si un peloton dexécution savan-çait, eh bien ! il nous trouverait prêts ! M. Trépont nous animait de sa vaillance et desa belle humeur. Pour lui, la victoire était sûreet prochaine. Nous navions quà patienter. — Désespérer de la patrie serait un crime,nous répétait-il. M. Noël avait écrit à M. Antonin Dubost, pré-sident du Sénat, en le priant dinformer le gou-vernement français que nous étions retenuscomme otages à Hirson, à la merci de larbitraireallemand. Nous avions écrit également à nosfamilles pour leur donner de nos nouvelles. Lecommandant du fort, au cours dune de ses visi-tes, se chargea de toutes ces lettres; — Je vous promets de les faire parvenir à leuradresse, nous dit-il formellement. Nous devions apprendre plus tard que jamais ::^. Nous nous attendions tous â être fusillés. — 73 — aucune de ces lettres nétait partie. La bonne foiallemande a de ces jeux. Myrza Un charmant petit hôte vint, sur ces entrefai-tes, partager notre captivité et mettre, par sa pré-sence, un peu de joie parmi nous. Un soir, jen-tendis dans le couloir des aboiements plaintifs,ceux dun petit chien quune brute les animaux ; si peu argenté que je fusse,je proposai dacheter le chien ainsi maltraité.Heureux de se débarrasser dune bouche inutile,son propriétaire, un soldat brutal, y consentit. Etnous vîmes entrer dans la casemate, une joliepetite chienne. Gomme si elle eût été ravie dechanger de maître, elle se jeta sur nous avec descris de plaisir et nous fit fête. Elie était de la racedes griffons bnixellois, et elle avait été certaine-ment volée à Bruxelles. Myrza (nous la baptisâ-mes ainsi), remplit désormais de ses bonds, deses aboiements joyeux, notre lugubre chambrée.


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