Le diable amoureux, roman fantastique . s soup-çons qui occasionnaient une défiance qui méloi-gnait de mon bonheur. Elle maurait conduitdans la route des grandeurs, de la fortune et dessciences, et jaurais fait sa félicité. « Hélas ! disait-elle, cela devient impossible. Quand il me con-naîtrait pour ce que je suis, mes faibles charmesne pourraient larrêter; une » La passion lemportait, et les larmes semblaientla suffoquer. Elle se lève, va prendre un mou-choir, sessuie et se rapproche de linstrument;elle veut se rasseoir, et, comme si le peu de hau- LE DIABLE AMOUREUX 79 teur du sièg


Le diable amoureux, roman fantastique . s soup-çons qui occasionnaient une défiance qui méloi-gnait de mon bonheur. Elle maurait conduitdans la route des grandeurs, de la fortune et dessciences, et jaurais fait sa félicité. « Hélas ! disait-elle, cela devient impossible. Quand il me con-naîtrait pour ce que je suis, mes faibles charmesne pourraient larrêter; une » La passion lemportait, et les larmes semblaientla suffoquer. Elle se lève, va prendre un mou-choir, sessuie et se rapproche de linstrument;elle veut se rasseoir, et, comme si le peu de hau- LE DIABLE AMOUREUX 79 teur du siège leût tenue ci-devant dans uneatti-tude trop gênée, elle prend le livre qui était surson pupitre, le met sur le tabouret, sassied etprélude de nouveau. Je compris bientôt que la seconde scène demusique ne serait pas de lespèce de la premiè reconnus lair dune barcarolle fort en voguealors à Venise. Elle le répéta deux fois ; puis, d^unevoix plus distincte et plus assurée, elle chanta lesparoles suivantes :. Hélas! quelle est ma chimère !Fille du ciel et des airs,Pour Alvare et pour la terre,Jabandonne lunivers ;Sans éclat et sans puissance,Je mabaisse jusquaux fers;Et quelle est ma récompense?On me dédaigne et je sers. 80 LE DIABLE AMOUREUX. Coursier, la main qui vous mèneSempresse à vous caresser ;On vous captive, on vous gêne,Mais on craint de vous efforts quon vous fait faire,Sur vous lhonneur rejaillit,Et le frein qui vous modère,Jamais ne vous avilit. Alvare, une autre tengage,Et méloigne de ton cœur :Dis-moi par quel avantageElle a vaincu ta froideur?On pense quelle est sincère,On sen rapporte à sa foi;Elle plaît, je ne puis plaire;Le soupçon est fait pour moi. La cruelle défianceEmpoisonne le me craint en ma présence ;En mon absence on me tourments, je les suppose ;Je gémis, mais sans raison ;Si je parle, jen me tais, cest trahison. Amour, tu fis limposture,Je passe pour limposte


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