. Lettres d'un François . esAnglois , à la hardielTe des figures ,qui les éloigneroit encore plus de la na-ture. Enfin, je crois la Majefié du Co-thurne incompatible avec la Profe ; &dans notre Langue, la Verfification fansRime approcheroit trop du Difcours orrdinaire. Voilà , Monfieur , beaucoup de rai-fonnemens fur cette matière, quà monordinaire jai coufus à la fuite les uns desautres , fans liaifon & fans méthode ;aufli nai-je pas prétendu entrer moi-mê-me en difpute régulière avec les Partifansdes Tragédies en Profe ou fans Rime : jene me fuis propofé dautre but que de vousfournir de nouv
. Lettres d'un François . esAnglois , à la hardielTe des figures ,qui les éloigneroit encore plus de la na-ture. Enfin, je crois la Majefié du Co-thurne incompatible avec la Profe ; &dans notre Langue, la Verfification fansRime approcheroit trop du Difcours orrdinaire. Voilà , Monfieur , beaucoup de rai-fonnemens fur cette matière, quà monordinaire jai coufus à la fuite les uns desautres , fans liaifon & fans méthode ;aufli nai-je pas prétendu entrer moi-mê-me en difpute régulière avec les Partifansdes Tragédies en Profe ou fans Rime : jene me fuis propofé dautre but que de vousfournir de nouvelles Armes pour leur fai-re tête , au cas quil vous prenne enviede rentrer en lice. Avec tous mes efforts Ddij 5ï6 Lettresje ne pourrois pas men fervir avec autantdavantage que vous. Dans les combatsLittéraires, comme dans ceux où lesHommes expofent leur vie , ce neft pasla force des Armes, cert lAn de leniployer qui aflurela viéloire. Jai lhonneur dêtre, Monsieur î yotre très-humble, §c§^. t)uN François. 281 LETTRE XXXIL ^ Monfteur le Comte De C * * ^ De Londres, &e»MONSIEUR, J L me paroît quautant la Philofophîe& les Sciences abilraites ont fait de pro-grès en Angleterre , autant le Goût &les beaux Arts y font peu avancés. LesAnglois à bien des égards ne font pasencore au point où nous étions il y adeux Siècles. On ne peut nier quilsne fe foient véritablement diftingués dansla Poëfie. Mais fi chez eux elle a prislefifor le plus hardi du côté du génie ,elle sell: peu perfeélionnée du côté dugoût. Cette fïneffe delprit fans laquelleon ne fait rien de vrayement beau dansquelque genre que ce foit, manque à laplupart de leurs Auteurs ; Waller, Addi-fon , le Comte de Shafcefbury , Pope ,& quelques autres exceptés , on ne peutgueres louer dans leurs Écrivains que lajuftefledu raifonnement, ou la force deriraagination. Ils ont beaucoup douvra^ ^i8 Lettres ges marqués au Coin du Génie ; ils enont bien peu qui portent le caraélere
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