Fables de Lessing . puissant Jupiter majestueux oiseau,Je te bévue ! 94 FABLES DE LESSING, Pour qui me prends-tu donc? demanda le corbeau:Eh quoi ! dit le renard, nes-tu pas laigle agile Qui, désertant pour moi les cieux,Rf apporte chaque jour de la table des dieuxLes mets les plus exquis, secours si précieux Pour mon existence fragile? Pourquoi chercher à mabuser? Réponds, pourquoi te déguiser, Quand de tes serres triomphantes, Pour moi seul toujours bienfaisantes, Va tomber ce présent divin, Sollicité par ma prière, Présent, que limmortel Jupia Madresse par ton ministère ?Le cor


Fables de Lessing . puissant Jupiter majestueux oiseau,Je te bévue ! 94 FABLES DE LESSING, Pour qui me prends-tu donc? demanda le corbeau:Eh quoi ! dit le renard, nes-tu pas laigle agile Qui, désertant pour moi les cieux,Rf apporte chaque jour de la table des dieuxLes mets les plus exquis, secours si précieux Pour mon existence fragile? Pourquoi chercher à mabuser? Réponds, pourquoi te déguiser, Quand de tes serres triomphantes, Pour moi seul toujours bienfaisantes, Va tomber ce présent divin, Sollicité par ma prière, Présent, que limmortel Jupia Madresse par ton ministère ?Le corbeau fort surpris, Est pourtant flatté dêtre prisPour loiseau du tonnerre jIl consent à se taire. Nécoute que la vanité, Et généreusement stupide, Livrant son butin au perfide,Dans les plaines de lair sélève avec fierté : LIVRE IL Le renard, transporté de joie,Le raille amèrement et dévore sa proie;Mais le poison opère et lui donne la mort. 95 Détestables flatteurs, vous méritez son 96 FABLES DE LESSING, FABLE XVL LAVARE. V^UE je suis malheureux! sécriait un avare:Peut-on éprouver, mon voisin,Un sort plus cruel, plus barbare!Rien nest égal à mon chagrin;Un larron, un maudit coquin Ma volé cette ô mortelle disgrâce! Un trésor que javais caché dans mon jardin jJe nai plus trouvé ce matin Quune pierre grossière enfouie à sa — Calme toi, mon cher, car enfinTu nen aurais pas fait usage ;Raisonne de sang froid, voilàPour toi le parti le plus sage jDis seulement avec courage :La pierre qui se trouve là LIVRE II. Est mon trésor, je lai, rien ne men privera;Et tu nen seras pas plus pauvre pour cela. — Plus pauvre! fort bien, mais jenrage;Un autre en deviendra plusriche assurément;Plus riche! ô mon ami, la désolante image!Jen mourrai, je ne puis supporter ce tourment. 97 La sordide avarice et la cruelle envieMarchent souvent de compagnie.


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