. A la gloire . la Zarra réussit à le rejoindre ; elle flairesa blessure, puis, voyant que personne ne vient à leur secours, elle prenddans ses dents la coiffure de son maître et revient péniblement vers levillage où sest installé le capitaine. En la voyant ainsi, on devine ce qui est arrivé. On la suit, et lonretrouve bientôt Manoel évanoui. En février 1809, Saragosse fut délivrée. 11 y eut de grandes réjouis-sances, dans lesquelles figurèrent la Zarra et son cavalier. La retraite de Russie, si désastreuse pour notre vaillante armée,fut féconde en traits héroïques, et les bêtes surent, comme


. A la gloire . la Zarra réussit à le rejoindre ; elle flairesa blessure, puis, voyant que personne ne vient à leur secours, elle prenddans ses dents la coiffure de son maître et revient péniblement vers levillage où sest installé le capitaine. En la voyant ainsi, on devine ce qui est arrivé. On la suit, et lonretrouve bientôt Manoel évanoui. En février 1809, Saragosse fut délivrée. 11 y eut de grandes réjouis-sances, dans lesquelles figurèrent la Zarra et son cavalier. La retraite de Russie, si désastreuse pour notre vaillante armée,fut féconde en traits héroïques, et les bêtes surent, comme partout, yconquérir leur part de gloire. Lhistoire du caniche Moffino est célèbre à Milan. Ce chien avait suivi son maître, qui faisait partie, en qualité de capo-ral, du corps darmée du prince Eugène de Beauharnais, lors de lexpé-dition de 1812. Au passage de la Bérésina, ces deux fidèles compagnonsfurent séparés par les glaçons qui roulaient dans le fleuve, et le caporal 38. La mule la Zarra. r THE NEW YORKPUBLIC ^^Y ASTOR, LENOX ,ANDTiLDED FOUNDATIONS. milanais revint dans sa ville natale en regrettant, non pas ses blessures,mais son pauvre caniche, avec lequel il avait partagé bien des souffranceset bien des malheurs. Un an sétait écoulé, et le soldat, rentré dans sa famille, avait, pourainsi dire, oublié lobjet de son chagrin. Un jour, pourtant, les gens dela maison virent arriver le fantôme dun animal, qui jadis avait dû êtreun chien, mais qui, à coup sûr, ne méritait plus ce nom : cétait quelquechose de hideux, quon chassa sans pitié, malgré lescris plaintifs que le pauvre être faisait entendre. A ce moment, lex-caporal revenait dune prome-nade en ville et vit savancer vers lui, en rampant surle sol, ce quadrupède infortuné qui lui vint lécher lespieds en poussant de sourds gémissements. Il lécartaassez rudement, et il allait peut-être débarrasser cesingulier visiteur du reste de la vie qui paraissaitlanimer, qua


Size: 1340px × 1865px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1910, booksubjectanimals, bookyear1913