Le vieux Montmartre . finiment réduite. Il yeut une matinée artistique et littéraire et le soir unbal dun caractère si inattendu quil mérite derester célèbre. On avait convié les gens tranquillesde la Butte, les commerçants qui avaient comman-dité le premier comité et ils étaient venus, croyantà un bal sérieux, avec « leurs demoiselles » vêtuesde rose ou de blanc. Le bal fut dabord très dizaine dartistes étaient déguisés en gens mais bientôt arrivèrent les rapins et leursfemmes, les étudiants et leurs petites amies, et lebal qui avait été familial et correct changea de cara


Le vieux Montmartre . finiment réduite. Il yeut une matinée artistique et littéraire et le soir unbal dun caractère si inattendu quil mérite derester célèbre. On avait convié les gens tranquillesde la Butte, les commerçants qui avaient comman-dité le premier comité et ils étaient venus, croyantà un bal sérieux, avec « leurs demoiselles » vêtuesde rose ou de blanc. Le bal fut dabord très dizaine dartistes étaient déguisés en gens mais bientôt arrivèrent les rapins et leursfemmes, les étudiants et leurs petites amies, et lebal qui avait été familial et correct changea de carac-tère. Les familles, pour la plupart, regardaient, LE VIEUX MONTMARTRE 45 un peu ahuries mais sans rien dire, leurs fillestourbillonuaut dans des farandoles échevelées ; despetits modèles organisèrent uncfuadrille, les rondesdevenaient plus rapides, des couples déjà se prome-naient dans le jardin. Quelques mères, scandalisées,entraînèrent très vite leurs filles hors de ce lieu de. perdition, mais il en est dautres qui restèrent pres-que jusquà la fin. Il faisait grand jour quand, en foule, on descen-dit les vieilles rues de la Ce fut le dernier essai des grandes manifestationsorganisées par les artistes de la Butte. Son insuc-cès, après les échecs précédents, ne laisse guèreespérer que de nouveaux projets se réaliseront. Onne saurait trop le regretter, car lhumour mont- 46 LE VIEUX MONTMARTRE martrois que tant de gens croient à jamais ané-anti, nest quendormi ; à la moindre occasion, ilse réveille, resplendit à nouveau. On organisa cethiver des dîners dHumoristes ; tous ont parfaitementréussi , tous les convives sefforçaient de trouverquelques inventions imprévues. Cétaient des fêtes follement joyeuses qui prou-vent bien lexistence de cet esprit bien particulier,quon ne retrouve guère que sur la Butte et quiest une manière de génie noyé sous des flots de fan-taisies dinsouciance. IVLes Rapins. Les rapins


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