Histoire de l'art pendant la Renaissance . çût pas de luiquelque témoignage debienveillance. A Campano,par exemple, qui se trou-vait dans le besoin, il fitdon de looo ducats ou davantage. Un érudit, un écrivain, venait-il à Urbin,le duc lui faisait honneur ou lhébergeait dans son palais. Il ne regarda à nulsacrifice pour enrichir sa bibliothèque : dès quil entendait parler dun ouvrageprécieux, soit en Italie, soit au dehors, il sefforçait de le conquérir. Il entre-tenait régulièrement à Urbin, à Florence et dans dautres lieux de trente àquarante copistes. La poésie, lhistoire, la philosophie,


Histoire de l'art pendant la Renaissance . çût pas de luiquelque témoignage debienveillance. A Campano,par exemple, qui se trou-vait dans le besoin, il fitdon de looo ducats ou davantage. Un érudit, un écrivain, venait-il à Urbin,le duc lui faisait honneur ou lhébergeait dans son palais. Il ne regarda à nulsacrifice pour enrichir sa bibliothèque : dès quil entendait parler dun ouvrageprécieux, soit en Italie, soit au dehors, il sefforçait de le conquérir. Il entre-tenait régulièrement à Urbin, à Florence et dans dautres lieux de trente àquarante copistes. La poésie, lhistoire, la philosophie, la théologie, se trou-vèrent ainsi successivement représentées dans sa bibliothèque par les ouvragesles plus célèbres. La Bible fut transcrite en deux volumes, quil fit enrichir desuperbes miniatures, recouvrir en brocart dor et garnir de fermoirs en vivants avaient part à sa sympathie aussi bien que les morts : le pape Pie II,Ambroise le Camaldule, Léonard Bruni, Gianozzo Manetti, avaient leur place. Battista Sforza, duchesse dUrbin, par Piero délia Francesca.(Musée des Offices à Florence.) FRÉDÉRIC DE MONTEFELTRO. i33 marquée à côté de Coluccio Salutato, de Boccace, de Pétrarque, de admit même, en bibliophile que rien neffraye, les écrits du licencieuxAntonio Beccadelli de Palerme. Ce qui distinguait la bibliothèque ducale dUrbin, ce fut, toujours au témoi-gnage de Vespasiano, léquilibre qui régnait dans toutes ses sections. En com-parant les inventaires decollections analogues, quele duc avait fait venir detoutes les parties de lEu-rope, voire dOxford, onconstatait que le même ou-vrage y figurait en plu-sieurs exemplaires, tandisque dautres y brillaient parleur absence. Nulle tracede ces imperfections àUrbin. Cette collection, dontlaccroissement était prin-cipalement dû aux efforts,dailleurs nullement désin-téressés, de Vespasiano,coûta au duc quelque chosecomme 3oooo ducats (unmillion et demi de francs)


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