. Le tour du monde : nouveau journal des voyages . z leffet, vus de loin et de haut, dune meragitée dont les ilôts verdâtres se seraient subitement pé-trifiés. Cest un chaos sans nom, un charivari de planset darrière-plans, daffaissements et de soulèvements oùsépuiseraient tous les tons de la palette du paysagiste. Au loin lœil saisit des tramées de verdure, par deséchappées sur la plaine ; cette masse de chaînons, decontre-forts et de rameaux est comme marbrée de bou-quets de végétation vigoureuse, tandis que plus haut semontrent des pics fauves, tondus par le vent, brûlés parle soleil, ne pr


. Le tour du monde : nouveau journal des voyages . z leffet, vus de loin et de haut, dune meragitée dont les ilôts verdâtres se seraient subitement pé-trifiés. Cest un chaos sans nom, un charivari de planset darrière-plans, daffaissements et de soulèvements oùsépuiseraient tous les tons de la palette du paysagiste. Au loin lœil saisit des tramées de verdure, par deséchappées sur la plaine ; cette masse de chaînons, decontre-forts et de rameaux est comme marbrée de bou-quets de végétation vigoureuse, tandis que plus haut semontrent des pics fauves, tondus par le vent, brûlés parle soleil, ne produisant plus quune sorte dherbe courteet noire ; plus haut encore commencent à se dessiner lesdéchiquetures dune aigrette pierreuse, dépouillée etbattue par les tempêtes, crête réverbérescente de gra-nit gris avec des ombres bleu lapis, mur épouvantablesur lequel on croit compter des assises, des corniches,des modillons, et suivre les lignes dune architecture deTitans. Le sentier est à peine tracé. Nous suivons par-. Tour <]t Heleiii. — Dessin ilc rbcrornl d:i|ires une photographie de M Lefevre. fois le lit desséché dun torrent ; il nous conduit dansdes gorges encaissées, ou bien sur le flanc des roches quisenchevêtrent comme les coulisses dun théâtre et doùTon voit des percées profondes, paraissanl et se déro-bant tout à coup. Du sein de cette solennité immensesélève seulement le murmure ininterrompu de gouttesdeau qui bruissent sur les parois de la montagne etforment un mince filet de cristal, dont les étincellesscintillent darêtes en arêtes jusquau fond des ravins :le pas pénible des chevaux retentit sèchement sur lecaillou, qui souvent se détache et roule avec éclat danslabime. Nos bêtes ont le jarret ferme, mais pour ellesla fatigue est grande, et souvent nous mettons pied à terre parce quil y aurait péril et folie à rester sur cesanimaux, qui finissent par -hésiter. .... Enfin, Dieu soit loué! nous touchons le


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