Oeuvres illustrées de George Sand . es-prits. Le paysan voit toujours de mauvais œil son prochainsenrichir, et, bien quil nait aucune idée déconomie poli-tique, il a cette notion juste de létal social, que personnene profite des chances de la fortune sans que ce soit audetrimenldeceux qui nen profitent pas. Mais ces êtressimples et souffrants, qui ne reçoivent la lumière ûachoses que par la fièvre de limagination, aiment beau-coup mieux attribuer le succès des habiles et des fourbesà des influences occultes quà des actions coupables plusfaciles à constater. Le paysan procède de linconnu poural


Oeuvres illustrées de George Sand . es-prits. Le paysan voit toujours de mauvais œil son prochainsenrichir, et, bien quil nait aucune idée déconomie poli-tique, il a cette notion juste de létal social, que personnene profite des chances de la fortune sans que ce soit audetrimenldeceux qui nen profitent pas. Mais ces êtressimples et souffrants, qui ne reçoivent la lumière ûachoses que par la fièvre de limagination, aiment beau-coup mieux attribuer le succès des habiles et des fourbesà des influences occultes quà des actions coupables plusfaciles à constater. Le paysan procède de linconnu pouraller au connu. Il évoque les pui^sances fantastiques duciel et de lenfer, à pro[)os des réalités les plus grossière-ment évidentes. Il fait des vœux et des [lèlerinages pluspaïens que catholiques pour sa famille, pour son bœuf etpour son âne, et dédaigne davoir recours aux soins de lascience ou aux précautions de lhygiène pour sauver lespersonnes ou les biens que la vengeance do quelque sor- <6 Elle allait presqoe toojours scole. (Page 15.) cipr ou la colère de quelque mauvais !*énie menace detraits invisibles. Aussi, disait-on que la GrandGothe ne passait jamaisauprès de létable de son ennemi sans y jeter quelquesort. Son regard donnait la fièvre, et il ny avait rien deplus mauvais que de la rencontrer 1<^ soir du côté despierrps jomâtres, au lever ou au coucher de la lune. Sicela arrivait la nuit de Noël, à celte heure néfù legrand champignon druidique frémit et danse en criant surles trois pierres qui le portent en équilibre, on était biensûr de se mettre au lit en rentrant chez soi. et de ne ja-mais sen relever. La preuve quo la Gothe était une mé-chante sorcière, cest que les chèvres des bergères à quielle parlait souvent tarissaient; leurs brebis i>erdaient lalaine avant la tondaille, et leurs poulains séboitaient enfalopant sur les roches, ou se perdaient dans les viviers. Il y avait pourtant à tous ce


Size: 1354px × 1847px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., book, bookcentury1800, bookdecade1850, bookiduvresillustres02sand