Jezennemours : roman dramatique . ment; cachez-moi vos pleurs, jetrahirois lamante , lépoux chafte ,lami à qui je dois tout ; je fuis encoredigne de lun & de lautre. Demain jepourrois devenir parjure. . Prenezgarde , Suzanne, prenez garde à ce quevous allez prononcer ; nallez pas con-tredire un projet que tout mordonnedaccomplir. Suzanne détournant la tête , & pouf-fant un cri douloureux , fe fauva avecimpétuofité, & ce fut là le plus grandeffort de fa vie. Etouffant les fanglotsqui la fuffoquoient, elle vouloit dire ,Pars , cher amant ; mais fa boucherefufa de prononcer ce mot décifif &terrib


Jezennemours : roman dramatique . ment; cachez-moi vos pleurs, jetrahirois lamante , lépoux chafte ,lami à qui je dois tout ; je fuis encoredigne de lun & de lautre. Demain jepourrois devenir parjure. . Prenezgarde , Suzanne, prenez garde à ce quevous allez prononcer ; nallez pas con-tredire un projet que tout mordonnedaccomplir. Suzanne détournant la tête , & pouf-fant un cri douloureux , fe fauva avecimpétuofité, & ce fut là le plus grandeffort de fa vie. Etouffant les fanglotsqui la fuffoquoient, elle vouloit dire ,Pars , cher amant ; mais fa boucherefufa de prononcer ce mot décifif &terrible. Son époux parut fubitementfur la fcène , &t fans marquer aucuneémotion, il lui prit les deux mains &cles baifant avec douceur & tendreffe, illa força de revenir auprès de Jezenne-mours, qui tout troublé fuyoit de fon Q 4 184 Jezennemours, côté à grands pas > non , dune furprifeimprévue, car affuré daprès fon cœuril ne craignoit point le regard dunami, ni celui dun é ROMAN-D RAMAT J QU E. 185 CHAPITRE LXVL Réfolution courageufe. Monsieur deChaterbaune allantà notre amant infortuné , lui dit : Vousêtes lauteur de mes peines ; vous de-vriez me détefler, & malgré cela, jofevouloir que nous foyons amis. Et pre-nant un ton plus animé; Ce feroit à toi,Jezennemours, de me haïr ; fi tu ne lefais pas , ceft la nobleffe & léquité deton cœur qui ten empêche ; mais cefl àmoi de taimer &c de te révéler ce queje vais te dire : jai conçu pour toi laf-fection la plus tendre & la plusfincere ;depuis le moment que je tai vu , unedouce fimpathie a lié nos âmes. Sitôtquil fut reconnu que jétois lépoux deton amante, je frémis en ten voyantplus digne que moi, & la jaloufie vinten dépit de lamitié me faire fentir (es iS6 Jezennemours, tourmens fecrets : ce fentiment eftcruel, mais bien involontaire : tu me fisgoûter dans labfence dun ami, toutedure quelle métoit, je ne fais quelrepos qui fembloit me fatisfaire : à tonretou


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