. La Derniere Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . nnerait lidéedun caraftère quun homme fenfible rougiraitde trouver dans une amie. Lorfquon peut foup-çonner quelquun dêtre fourbe , on eft fortdifpofé aie devenir un jour. Me fuis-je donc trompé dans le choix de lob-jet ôcdansle choix des moyens ? Je nen douteplus fi Junie ma voué une haine mortelle , &fi je conviens que la feule force de mon entête-ment me fit voir de lefpoir où il ny avait quedu mépris déguifé. Mais mon Père na-t-il pascomblé cette orgueilleufe de bienfaits ? Sa fillene Ta-t-elle pas aimée comme
. La Derniere Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . nnerait lidéedun caraftère quun homme fenfible rougiraitde trouver dans une amie. Lorfquon peut foup-çonner quelquun dêtre fourbe , on eft fortdifpofé aie devenir un jour. Me fuis-je donc trompé dans le choix de lob-jet ôcdansle choix des moyens ? Je nen douteplus fi Junie ma voué une haine mortelle , &fi je conviens que la feule force de mon entête-ment me fit voir de lefpoir où il ny avait quedu mépris déguifé. Mais mon Père na-t-il pascomblé cette orgueilleufe de bienfaits ? Sa fillene Ta-t-elle pas aimée comme fa fœur ? Devait-elle ne me faire fentir que de la haine au lieude reconnaîffance ? Cen eft fait. Jai réfolu de me dédommagerde tant dhumiliations & de tems perdu, par unevengeance complette, fi Junie savife de melendre loccafion dont jai fi mal profité dans le M iij i66 LA DERNIÈRE jardin. Que fi cela tarde trop, jaurai recoursà des moyens plus extraordinaires, mais courts&: fùrs. Adieu. Je ne técrirai plus que pourtannoncer ma viâ H É L O I s E. 167LETTRE XLVI. A J U N 1 E. U N de ceux que vos malheurs ont attendris ,vous prévient, sil en eft tems encore , quevous avez tout à craindre avec lhomme qui, fedifant votre dëfenfeur, vous entretient de fagénërofité , & nattend pour vous perdre quuninflant favorable à fa baffeffe. La première nuitaprès que vous aurez reçu cette lettre, lexprèsqui vous laura remife veillera dans le jardin,fous vos fenêtres. Il eft prévenu des moyens ;au moindre fignal, il vous donnera toutes lesfacilités de fuir avec votre enfant, êc largentque vous jugerez néceffaire pour retourner dansvotre patrie. Adelclar fut trompé par des biliets où votreécriture fut contrefaite , & par des récits quona faits fur des lettres qui vous ont été prifes dansvotre toilette à Londres. Vous pouvez efpérerde revoir votre époux : fa mort prétendue neftquune rufe. Le tems preffe ; je fouhaite quemes intentions v
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