. Pauvre Blaise . repentir et damélio-ration. Un jour que Mme de ïrénilly commandaitle dîner, Jules lui dit : « Quand donc mangerons-nous les poulets dHé-lène? Le cuisinier en ferait volontiers une fricassée. •— Manger mes poulets ! sécria Hélène effrayée- PAUVRE BLAISE 127 Jespère bien, maman, que vous ny avez pas songé,et que cest une invention de Jules. — Je croyais, comme Jules, que tu les élevaispour les manger, Hélène, dit Mme de Trénilly. — Mais non,maman, je naijamais eu la pen-sée de les man-ger. Je veux gar-der ces joliesvolailles pourquelles pondentet quelles cou-vent ; je veux lesl


. Pauvre Blaise . repentir et damélio-ration. Un jour que Mme de ïrénilly commandaitle dîner, Jules lui dit : « Quand donc mangerons-nous les poulets dHé-lène? Le cuisinier en ferait volontiers une fricassée. •— Manger mes poulets ! sécria Hélène effrayée- PAUVRE BLAISE 127 Jespère bien, maman, que vous ny avez pas songé,et que cest une invention de Jules. — Je croyais, comme Jules, que tu les élevaispour les manger, Hélène, dit Mme de Trénilly. — Mais non,maman, je naijamais eu la pen-sée de les man-ger. Je veux gar-der ces joliesvolailles pourquelles pondentet quelles cou-vent ; je veux leslaisser mourir devieillessCo Pensezdonc que cestBiaise et moi quiles avons élevées,puis sauvées dela mort. JULES. Que tu es bête !Tu crois queBiaise voulait lessauver? Il a dû être bien attrapé quand il a vu quau lieu de lesmanger pour son diner il aurait encore à les soi-gner! » Hélène ouvrit la bouciie pour répondre verte-ment, mais elle se contint, et, jetant sur son frère. f^^S?^ T^: «r ^?7*==sr^** Le cuisinier en ferait volontiersune fricassée. » 128 PAUVRE BLAISE un regard qui le fit rougir, elle se contenta dedire : « Ne parle pas mal de Biaise devant moi, Jules;tu sais la bonne opinion que jen ai et lamitié quejai pour lui. Je la lui dois en compensation dutort que tu lui as fait, et je ne souffrirai pas quonle calomnie en ma présence, sans prendre sa dé-fense et sans dire les choses comme je les sais. » Jules resta muet devant le regard fixe et fermede sa sœur. Il se borna à dire, en levant lesépaules : « Que tu es sotte! » et quitta la chambre. Mme de ïrénilly avait fini de commander aucuisinier le déjeuner et le dîner; elle ne fit pasattention à la fin de la discussion dHélène et deJules, et reprit sa lecture interrompue. Il ne fut plus question des poulets. Hélène lesavait transportés chez Mme Anfry, de peur queJules neût la fantaisie de les attraper et de lesfaire manger. A lautomne, les poulets étaien


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