. Les vacances . iait-il, il reste peut-être encore du venin ;« laissez-moi continuer, laissez-moi vous sauver.« Mon père, laissez-moi! » Il se débattit si bien,quil méchappa; jeus un nouvel éblouissement,dont il profita pour sucer ce qui restait de je repris de nouveau connaissance, je pusmarcher jusquà la mer, appuyé sur lépaule demon cher petit sauveur. Pendant que je baignaisma jambe presque entièrement désenflée, Paulcourut prévenir les sauvages, qui arrivèrent entoute hâte vers le roi; ils memportèrent, memirent sur la piqûre je ne sais quelles herbes;en trois jours je fus gu


. Les vacances . iait-il, il reste peut-être encore du venin ;« laissez-moi continuer, laissez-moi vous sauver.« Mon père, laissez-moi! » Il se débattit si bien,quil méchappa; jeus un nouvel éblouissement,dont il profita pour sucer ce qui restait de je repris de nouveau connaissance, je pusmarcher jusquà la mer, appuyé sur lépaule demon cher petit sauveur. Pendant que je baignaisma jambe presque entièrement désenflée, Paulcourut prévenir les sauvages, qui arrivèrent entoute hâte vers le roi; ils memportèrent, memirent sur la piqûre je ne sais quelles herbes;en trois jours je fus guéri. Mais javais eu desinquiétudes terribles pour mon pauvre Paul, dontla bouche et la langue avaient enflé énormé lui fit mâcher des herbes, manger un certaincoquillage, et, quelques heures après, lenflure et lachaleur avaient disparu. Voilà un des faits que LES VACANCES 203 monsieur Paul sétait permis doublier. Lautremaintenant, (( Un soir je me sentis mal à Taise; le chagrin. ^^^^^^^^^V « Je vis mon fils se dévouant à la mort pour me sauver. » me tuait; ma femme et mon enfant que je nedevais peut-être jamais revoir, mes inquiétudessur lavenir de ce cher Paul, remplissaient moncœur dune douleur dautant plus amère que jela dissimulais à ce pauvre enfant si plein de ten- 204 LES VACANCES dresse pour moi, si désolé de mes moindres tris-tesses, si heureux de mes moindres gaietés. Lejour je dissimulais de mon mieux mon chagrin ;mais la nuit, pendant le sommeil de cet enfant quimétait devenu si cher, je my laissais aller, etjavoue, à la honte de mon courage de chrétien,que je passais les nuits à pleurer et à prier. De-puis quatre ans que je menais cette vie de misère,ma santé avait résisté ; mais au bout de ce tempsla force mabandonna, la fièvre me prit et je tom-bai malade de ce que nous appelons en Franceune fièvre typhoïde. Pendant soixante-douze joursque dura ma maladie, mon Paul ne me quitta pasun instant; la nuit et


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