Le diable amoureux, roman fantastique . — Mon jeune camarade, jaime beaucoup votreignorance ; elle vaut bien la doctrine des autres :au moins vous nêtes pas dans lerreur, et si vousnêtes pas instruit, vous êtes susceptible de lê naturel, la franchise de votre caractère, ladroiture de votre esprit, me plaisent: je sais quel-que chose de plus que le commun des hommes;jurez-moi le plus grand secret sur votre paroledhonneur, promettez de vous conduire avec pru-dence, et vous serez mon écolier. — Louverture que vous me faites, mon cher 10. 6 LE DIABLE AMOUREUX. Soberano, mest très-agréable


Le diable amoureux, roman fantastique . — Mon jeune camarade, jaime beaucoup votreignorance ; elle vaut bien la doctrine des autres :au moins vous nêtes pas dans lerreur, et si vousnêtes pas instruit, vous êtes susceptible de lê naturel, la franchise de votre caractère, ladroiture de votre esprit, me plaisent: je sais quel-que chose de plus que le commun des hommes;jurez-moi le plus grand secret sur votre paroledhonneur, promettez de vous conduire avec pru-dence, et vous serez mon écolier. — Louverture que vous me faites, mon cher 10. 6 LE DIABLE AMOUREUX. Soberano, mest très-agréable. La curiosité est maplus forte passion. Je vous avouerai que naturel-lement jai peu dempressement pour nos connais-sances ordinaires; elles mont toujours semblé tropbornées, et jai deviné cette sphère élevée danslaquelle vous voulez maider à mélancer : mais. quelle est la première clef de la science dont vousparlez? Selon ce que disaient nos camarades endisputant, ce sont les esprits eux-mêmes qui nousinstruisent; peut-on se lier avec eux? — Vous avez dit le mot, Alvare : on nappren-drait rien de soi-même; quant à la possibilité de LE DIABLE AMOUREUX. 7 nos liaisons, je vais vous en donner une preuvesans réplique. » Comme il finissait ce mot, il achevait sa pipe :il frappe trois coups pour faire sortir un peu decendre qui restait au fond, la pose sur la tableassez près de moi. Il élève la voix : « Calderon,dit-il, venez chercher ma pipe, allumez-la, et rap-portez-la-moi. » Il finissait à peine le commandement, je voisdisparaître la pipe; et, avant que jeusse pu rai-sonner sur les moyens, ni demander quel était ceCalderon chargé de ses ordres, la pipe allumée


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