. La comédie humaine. bientôt causait une sorte de terreur aumoment où lon apercevait que, purement fortuite, larésignation de ces âmes, aux prises avec tous les besoinsde la vie, était une spéculation fondée sur la deux chandelles qui éclairaient le parloir vacillaientdans une espèce de brouillard causé par la puante atmo-sphère de ce lieu mal aéré. Le magistrat nétait pas le personnage le moins pitto-resque au milieu de cette assemblée. II avait sur la têteun bonnet de coton roussâtre. Comme il était sans cra-vate, son cou, rouge de froid et ridé, se dessinait nette-ment au-


. La comédie humaine. bientôt causait une sorte de terreur aumoment où lon apercevait que, purement fortuite, larésignation de ces âmes, aux prises avec tous les besoinsde la vie, était une spéculation fondée sur la deux chandelles qui éclairaient le parloir vacillaientdans une espèce de brouillard causé par la puante atmo-sphère de ce lieu mal aéré. Le magistrat nétait pas le personnage le moins pitto-resque au milieu de cette assemblée. II avait sur la têteun bonnet de coton roussâtre. Comme il était sans cra-vate, son cou, rouge de froid et ridé, se dessinait nette-ment au-dessus du collet pelé de sa vieille robe de LINTERDICTION. I 2( chambre. Sa figure fatiguée offrait lexpression à demistupide que donne la préoccupation. Sa bouche, pareilleà celle de tous ceux qui travaillent, sétait ramasséecomme une bourse dont on a serré les cordons. Sonfront contracté semblait supporter le fardeau de toutesles confidences qui lui étaient faites : il sentait, analysait. et jugeait. Attentif autant quun prêteur à la petite se-maine, ses yeux quittaient ses livres et ses renseignementspour pénétrer jusquau for intérieur des individus quilexaminait avec la rapidité de vision par laquelle les avaresexpriment leurs inquiétudes. Debout derrière son maître,prêta exécuter ses ordres, Lavienne faisait sans doute lapolice et accueillait les nouveaux venus en les encoura- VII. () I 3 O SCENES DE LA VIE PRIVEE. géant contre leur propre honte. Quand le médecin parut,il se fit un mouvement sur les bancs. Lavienne tourna latête et fut étrangement surpris de voir Bianchon. — Ah! te voilà, mon garçon, dit Popinot en se déti-rant les bras. Qui tamène à cette heure? — Je craignais que vous ne fissiez aujourdhui, sansmavoir vu, certaine visite judiciaire au sujet de laquelleje veux vous entretenir. — Eh ! bien, reprit le juge en sadressant à une grossepetite femme qui restait debout près de lui, si vous neme dites pas c


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