. Les Français peints par eux-mêmes . it,parce que sa femme succombe à la fatigue. La journéeest finie. Cependant les enfants sont venus, et lemployé en aau moins deux, souvent trois. Après avoir pesté, mau-gréé, juré toute sa vie contre létat que lui a donné sonpère, après avoir dit mille et mille fois avec ce person-nage des Fourberies de Sciipin : « Quallais-je faire danscette galère? » lemployé sestime très-heureux de pou-voir y faire entrer son fils, et celui-ci, à son tour, diraet agira comme a fait son père. Telle est, jusquà lépo-que de sa mise à la retraite, dont nous ne parlerons que


. Les Français peints par eux-mêmes . it,parce que sa femme succombe à la fatigue. La journéeest finie. Cependant les enfants sont venus, et lemployé en aau moins deux, souvent trois. Après avoir pesté, mau-gréé, juré toute sa vie contre létat que lui a donné sonpère, après avoir dit mille et mille fois avec ce person-nage des Fourberies de Sciipin : « Quallais-je faire danscette galère? » lemployé sestime très-heureux de pou-voir y faire entrer son fils, et celui-ci, à son tour, diraet agira comme a fait son père. Telle est, jusquà lépo-que de sa mise à la retraite, dont nous ne parlerons quenterminant, la destinée ordinaire de lemployé qui sestmarié. Car il y a les employés célibataires, et lon en compteuu plus grand nombre que des premiers. « A quoi bonse marier? se dit en effet le célibataire. Si je fais un ma-riage dinclination, que naurai-je pas à souffiir de nepouvoir donner à ma femme ces mille distractions, cesriens charmants, ces rubans et ces gazes, ces fleurs et ces LEMPLOYE. 189. Perles qui entrent pour une si grande partie dans le bon-heur des femmes de Paris! Si, au contraire, mon mé-nage doit ressembler à tant dautres, pouniuoi me jeterde gaieté de cœur, et sans compensation aucune, danslaflreux guêpier des échéances, des modistes, des nour-rices et des médecins? Est-il donc impossible de vivreautrement? Essayons. » Cest ainsi, cest par ces doulou-reux motifs dinsuflisance pécuniaire que la plupart desemployés se vouent au célibat. Mais pour ceux-là la vieest peut-être plus triste encore que pour ceux de leursconfrères qui ont accepté les charges du mariage. 11 estvrai que lemployé célibataire est heureux, libre et fierde sa liberté jusquà lâge de quarante ans. 11 dine auxtables dhôte à trente-deux sous, fréquente les promena-des, les concerts, les spectacles, les bals champêtres etautres, et se ranime de temps en temps aux feux voya-geurs dune existence aventureuse. Mais peu à peu ladécorat


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