. Gazette des beaux-arts . me illavait fait aux Eremitani, le capricieux Andréa ne sétait point gênépour mêler à lantiquité sévère la grâce farouche du xve siècle. Lesentiment de ces mélanges qui nous ravissent était alors tout à faitperdu. Mantegna devenait compliqué et bizarre, lorsque Carlo Marattaparaissait pur. Mais, hélas ! tout ce quon pourrait dire aujourdhui de la chapelledInnocent VIII serait absolument conjectural. Lœuvre nexiste connaît cette tragique histoire. Pie VI, ayant résolu dagrandirles dépendances du Vatican, eut la cruauté de faire abattre lesmurailles sacrées où


. Gazette des beaux-arts . me illavait fait aux Eremitani, le capricieux Andréa ne sétait point gênépour mêler à lantiquité sévère la grâce farouche du xve siècle. Lesentiment de ces mélanges qui nous ravissent était alors tout à faitperdu. Mantegna devenait compliqué et bizarre, lorsque Carlo Marattaparaissait pur. Mais, hélas ! tout ce quon pourrait dire aujourdhui de la chapelledInnocent VIII serait absolument conjectural. Lœuvre nexiste connaît cette tragique histoire. Pie VI, ayant résolu dagrandirles dépendances du Vatican, eut la cruauté de faire abattre lesmurailles sacrées où Mantegna avait mis sa couleur, son émotionet sa grâce virile. Ce pape, que certains livres nous représententcomme un civilisé, était un pur barbare. Pendant son séjour à Rome, Andréa, quoique occupé de lachapelle dInnocent VIII, trouva le temps dentreprendre ou de ter-miner quelques autres ouvrages. Pour les travaux do cette époque, 1. Ammaeslramento di pitlura nelle chicsc di Roma, p; •••.%^)iU-. LA VIERGE ESTBE DEUX SAINTS. (Fac-similé dune gravure inachevée do Mantegna.) 14 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. il convient dabord de mettre en garde le curieux contre une erreurrépétée par Selvatico dans son commentaire sur la vie de voulons parler dune petite Judith, tenant Une épée à la mainet suivie dune servante portant dans un sac la tète coupée dHolo-pherne. Selvatico voyait dans ce tableau une preuve de plus de lapassion quAndréa professait pour lart antique et il assurait quece quadrettino, depuis longtemps placé au Musée de Berlin, était datéde 1488. Mais sur cette Judith, provenant de la galerie Giustiniani,on sait aujourdhui des choses que le gentilhomme padouan ne savaitpas lorsquil écrivait son commentaire. Si lœuvre est toujours àBerlin, elle a changé de nom : elle est devenue un DomenicoGhirlan-dajo de 1489. Lattribution nouvelle a été confirmée par le sénateurMorelli. La Judith des Giustiniani


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