Théophile Gautier . t se pendit, une nuitdhiver, aux bandeauxdun soupirail, rue dela Vieille-Lanterne,fou, possédant à peineles deux sous quonexigeait dans lasiie dunuit où il voulait sa-briter du vent glacé etde la neige. Celui-làdu moins a laissé uneœuvre qui compte et ilnest pas juste denfaire légal de PétrusBorel, de NapoléonTom ou de Bouchardy. La belle province duValois revit avec son ciel léger, ses doux paysages, sapopulation aimable et ses coutumes agrestes et poétiquesdans Sylvie. Nous avons vu Gérard de Nerval recevant linvestituresacrée de la main même du vieux Gœthe, et plus tard,


Théophile Gautier . t se pendit, une nuitdhiver, aux bandeauxdun soupirail, rue dela Vieille-Lanterne,fou, possédant à peineles deux sous quonexigeait dans lasiie dunuit où il voulait sa-briter du vent glacé etde la neige. Celui-làdu moins a laissé uneœuvre qui compte et ilnest pas juste denfaire légal de PétrusBorel, de NapoléonTom ou de Bouchardy. La belle province duValois revit avec son ciel léger, ses doux paysages, sapopulation aimable et ses coutumes agrestes et poétiquesdans Sylvie. Nous avons vu Gérard de Nerval recevant linvestituresacrée de la main même du vieux Gœthe, et plus tard, ilne se contenta pas de distribuer aux écrivains et auxartistes de sa génération, à la veille de Hernani, des billetsde théâtre que le jeune Victor Hugo avait authentiqués. Il avait voyagé. Il avait rapporté dAllemagne un journalde route et un drame : Léo Burckart ; il en avait rapportéaussi une chose terrible, puisque cest à son retour quilressentit les premières atteintes de la Maxuite Du Camp. 22 THÉOPHILE GAUTIER Il était revenu de lOrient avec deux volumes si beauxque Théophile Gautier avait coutume de dire : « Ce nestpas la peine daller en Egypte ni à Constantinople puisqueGérard en a parlé... » Puis une vie bizarre qui échappe à ses biographes avaitcommencé. Sans logement connu, travaillant sur une table decabaret, aux Halles où il passait ses nuits, disparaissantbrusquement et frappant à laube chez des amis qui lado-raient et ne lattendaient plus, Gérard de Nerval eut uneexistence effroyable jusquen 1855. Le 20 janvier, Gautier était allé à la Revue de Pariscauser avec Maxime Du Camp de son Capitaine Fracasse,lorsque Gérard entra. Le froid était terrible, cetteannée. « II portait un habit noir si chétif que jeus le frissonen le voyant, raconte Maxime Du Camp (1). Je lui dis :« Vous êtes bien peu vêtu pour affronter un froid pareil. »Il me répondit : « Mais non, jai deux chemises ; rien nestplus chaud. »


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