Oeuvres illustrées de George Sand . avoir laquelle des deux affections est la plus vive. Celavous regarde, labbé; moi, je men inquiète peu; car jesens que je naime quune personne avec passion, cestmon père, et quune chose avec enthousiasme, cest mondevoir. Je regretterai peut-être les soins et le dévouementdu lieutenant-général ; je souffrirai du chaL^rin que je seraiforcée de lui faire bientôt, en lui annonçant que je nepuis être sa femme ; mais cette nécessité ne me jetteradans aucune nuance du désespoir, parce que je sais queM. de La Marche se consolera aisément. Je ne plaisantepas, labbé;


Oeuvres illustrées de George Sand . avoir laquelle des deux affections est la plus vive. Celavous regarde, labbé; moi, je men inquiète peu; car jesens que je naime quune personne avec passion, cestmon père, et quune chose avec enthousiasme, cest mondevoir. Je regretterai peut-être les soins et le dévouementdu lieutenant-général ; je souffrirai du chaL^rin que je seraiforcée de lui faire bientôt, en lui annonçant que je nepuis être sa femme ; mais cette nécessité ne me jetteradans aucune nuance du désespoir, parce que je sais queM. de La Marche se consolera aisément. Je ne plaisantepas, labbé; M. de la Marche est un homme léger et unl)eu froid. — Si vous ne laimez pas plus que cela, tantmieux ; cest une souffrance de moins parmi tant de souf-frances; et pourtant je perds, en apprenant cette indiffé-rence , le dernier espoir que jeusse conservé de vousvoir échapper à Bernard Mauprat. — , ami, nevous désolez point : ou Bernard sera sensible à lamitié et 4Q MAUlUAT. ^-^^^^^-^ ?-^^^::f~v~~^. Lu JOUI quullc avïu pris lu labsc. Jit^e M., alhiVs pour nous décourager ainsi? Allons voir Patience,il nous dira quelque sentence qui nous rassurera ; il estle vieux oracle qui résout toutes choses sans en savoiraucune. « Ils soloiinièrent, et je demeurai consterné. Ohl combien cette nuit fut différente de la précédente!Que\ nouveau pas je venais de faire dans la vie. non plussur le sentier fleuri. ma s sur le roc aride ! Maintenant jeconnaissais tout lodieux réel de mon rôle, et je venais delire jusquau fond du cœur dEdmée la crainte et le dé-goût que je lui inspirais. Rien ne pouvait calmer ma dou-leur, car rien ne pouvait plus exciter ma colère. Elle nai-mait point M de La Marche, elle ne se jouait ni de lui nide moi ; elle naimait aucun de nous; et comment avais-je pu croire que cette pitié fiénéreuse envers moi, ce dé-vouement sublime à la foi jurée, fussent de lamour?Comment, aux heures où cette présomptueuse chimère


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