. Florence. ut sehâter de saluer, car, dit-on, ses jours sont comptés. Cest un pont commeon en voyait dans le Paris du moyen âge, chargé dune double file demasures branlantes, qui font miroiter, aux étalages de leurs boutiques,bracelets, chaînes dor et fausses pierreries. Cest là que les jeunes pay-sans de Toscane viennent acheter les bijoux de leurs fiancées. A lissuedu pont, nous touchons à lantique Florence communale, à la régionlaborieuse de la marchandise, aux tables des changeurs, aux échoppesde la boucherie, à tout un réseau de ruelles étroites et noires, qui débou-chent sur lArno. A no


. Florence. ut sehâter de saluer, car, dit-on, ses jours sont comptés. Cest un pont commeon en voyait dans le Paris du moyen âge, chargé dune double file demasures branlantes, qui font miroiter, aux étalages de leurs boutiques,bracelets, chaînes dor et fausses pierreries. Cest là que les jeunes pay-sans de Toscane viennent acheter les bijoux de leurs fiancées. A lissuedu pont, nous touchons à lantique Florence communale, à la régionlaborieuse de la marchandise, aux tables des changeurs, aux échoppesde la boucherie, à tout un réseau de ruelles étroites et noires, qui débou-chent sur lArno. A notre droite, une voûte ténébreuse, où se rattachent CE QUE RACONTENT LES VIEILLES PIERRES 27 dautres vicoli qui aboutissent à la place de la Seigneurie. Çà et là, unétroit carrefour, favorable aux industries en plein vent, une petite placeirrégulière, une cour où lon voit une église presque toujours close. Jadis,le cœur de ce quartier était le Mc-rcato Vccchio, une place daspect. sauvage, sinistre la nuit, admirable rendez-vous de guet-apeus oudémeute, doù pouvaient fuir en un clin dœil et sans bruit, par vingtdéfilés, les CJompi, les cardeurs de laine, qui marchaient nu-picds. ruche tîorentine bourdonna joyeusement ou iurieusement, selon lescaprices de son humeur mobile. Mt/wi/o Ww/i/o a disparu, et cestgrand dommage, mais ses alentours ont gardé la ]ih\si(>nomie un ])eu 28 farouche des temps anciens. Il faudrait lire ici quelc^ues contes du bonFranco Sacchetti, ce contemporain de Boccace, qui neut pas la grâcesensuelle et légère de (Tiovanni, mais qui sut peindre la vie extérieuredes petites gens et fut vraiment, en prose toute populaire, le poète épique des Arts mineurs, le ïéniers du Mer cal o Vccchio. Sacchetti futbourgeois florentin jusquauxmoelles, ami des bons tours, desaventures grotesques, des histoiressalées, charmé par le mouvement,la rumeur, le vacarme du JSIcr-cato, mais, véritable virtuose,he


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