Le diable amoureux, roman fantastique . la sculpture; et par occa-sion je les fais convenir de la beauté de quelquesmarbres qui font lornement du salon. Une bou-teille se vide, et est remplacée par une meil- 20 LE DIABLE AMOUREUX. leure. Le page se multiplie, et le service ne languitpas un instant. Je jette lœil sur lui à la dérobée :lîgurez-vous lAmour en trousse de page; mes com-pagnons daventure le lorgnaient de leur côtédun air où se peignaient la surprise, le plaisir etlinquiétude. La monotonie de cette situation medéplut; je vis quil était temps de la rompre.« Biondetto, dis-je au page,


Le diable amoureux, roman fantastique . la sculpture; et par occa-sion je les fais convenir de la beauté de quelquesmarbres qui font lornement du salon. Une bou-teille se vide, et est remplacée par une meil- 20 LE DIABLE AMOUREUX. leure. Le page se multiplie, et le service ne languitpas un instant. Je jette lœil sur lui à la dérobée :lîgurez-vous lAmour en trousse de page; mes com-pagnons daventure le lorgnaient de leur côtédun air où se peignaient la surprise, le plaisir etlinquiétude. La monotonie de cette situation medéplut; je vis quil était temps de la rompre.« Biondetto, dis-je au page, la signora Fiorentinama promis de me donner un instant ; voyez si elle ne serait point arri-vée. » Biondetto sortde lappartement. Mes hôtes na-vaient point encoreeu le temps de sé-tonner de la bizarre-rie du message,quune porte du salonsouvre, et Fioren-tina entre tenant saharpe; elle était dansun déshabillé étofféet modeste; un chapeau de voyage et un crêpetrès-clair sur les yeux; elle pose sa harpe à côté. LE DIABLE AMOUREUX. 27 delle, salue avec aisance, avec grâce : «Seigneurdon Alvare, dit-elle, je nétais pas prévenue quevous eussiez compagnie; je ne me serais pointprésentée vêtue comme je suis; ces messieursvoudront bien excuser une voyageuse. » Elle sassied, et nous lui offrons à lenvi lesreliefs de notre petit festin, auxquels elle touchepar complaisance. « Quoi ! madame, lui dis-je, vous ne faites quepasser par Naples? On ne saurait vous y re-tenir? — Un engagement déjà ancien my force, sei-gneur; on a eu des bontés pour moi à Venise aucarnaval dernier; on ma fait promettre de reve-nir, et jai touché des arrhes: sans cela,je nau-rais pu me refuser aux avantages que moffrait icila cour, et à lespoir de mériter les suffrages de lanoblesse napolitaine, distinguée par son goût au-dessus de toute celle dItalie. » Les deux Napolitains se courbent pour répondreà léloge, saisis par la vérité de la scène au point Ide se fr


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