Causeries avec mes élèves . lirer sur ce champ de bataille, son tronc sécu-laire ploie et se redresse avec rage, pour ployer encore etse redresser toujours. La résistance du chêne nest-ellnpas sublime? pouvons-nous la mesurer? — Non. Mais il sera vaincu un jour, peut-être ; il aura à livrerle dernier de ses combats. Ce sera le jour de Waterloo ;écoutez : Du bout de lhorizon accourt avec fiirie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. Larbre tient bon. . Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien quil déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine,


Causeries avec mes élèves . lirer sur ce champ de bataille, son tronc sécu-laire ploie et se redresse avec rage, pour ployer encore etse redresser toujours. La résistance du chêne nest-ellnpas sublime? pouvons-nous la mesurer? — Non. Mais il sera vaincu un jour, peut-être ; il aura à livrerle dernier de ses combats. Ce sera le jour de Waterloo ;écoutez : Du bout de lhorizon accourt avec fiirie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. Larbre tient bon. . Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien quil déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à lempire des morts. Eh bien ! il y a des fins sublimes, et dans cette grande etfatale journée, la résistance du géant na pas été mesuréepar nous. Nous avons eu encore la vue de Dieu, quiest venu sous la forme de louragan abattre linvincible. Duel effrayant ! guerre étrange !Jacob ne luttait quavec lange,Tu luttais avec Jéhovah ! V. Hugo. 156 CAUSERIES AVEC MES ELEVES,. XLI. LE SUBLIME. —SOCRATE. La nuit est-elle sublime, monsieur ? —Oui, son silence et ses ténèbres mettent enprésence de Dieu. —- Et le désert ? — Il estsublime aussi, nous ne pouvons pas le mesu-rer. — Ny a-t-il pas de sublime dans lâmede lhomme ? — Si, sans doute : lhomme quimonte au-dessus de lui-même, qui se sacrifiepour sa famille, pour la patrie, pour lhu-manité, est un être sublime. Debout prèsde lui, nous devons regarder en haut pourle contempler, et souvent nous tombons àgenoux comme pour adorer cette apparitiondu divin au milieu de nous. Sa vue aussinous fait quitter la terre et nous porte vers linfini, versDieu, cette source unique du sublime. Ce grand frère denotre humanité nous fait sentir aussi notre petitesse ; avecla mesure de notre vie ordinaire, des actes de tous les jours,nous ne pouvons mesurer ce sublime membre de notrefamille. Mais nous ne sommes pas humiliés ; nous sommestouchés plutôt, et fiers de notre race,


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