. Les Fiancees Merveilleuses . corne frappa dans la herse si fort quelle la fendit et1 abattit. Le prince, lépée en main, sélança. Derrière la porte abattue, Rapace et ses bandits,armes au poing, attendaient. Le fils du roi fit tournoyersa lame, Bimbeline la toucha, et ce fut comme si milleépées fussent tirées du fourreau; en un éclair, les soldatsfurent transpercés et Rapace vaincu demandait grâce àgenoux. * Au matin, quand le camp improvisé séveilla, on vit,par la porte béante de la forteresse domptée, comme jadisde larche arrêtée sur le mont Ararat, sortir un étrangedéfilé. En tête, les mou


. Les Fiancees Merveilleuses . corne frappa dans la herse si fort quelle la fendit et1 abattit. Le prince, lépée en main, sélança. Derrière la porte abattue, Rapace et ses bandits,armes au poing, attendaient. Le fils du roi fit tournoyersa lame, Bimbeline la toucha, et ce fut comme si milleépées fussent tirées du fourreau; en un éclair, les soldatsfurent transpercés et Rapace vaincu demandait grâce àgenoux. * Au matin, quand le camp improvisé séveilla, on vit,par la porte béante de la forteresse domptée, comme jadisde larche arrêtée sur le mont Ararat, sortir un étrangedéfilé. En tête, les moutons de Bimbeline, conduits par leschiens aboyeurs, puis les boeufs, les vaches, les dindonsglousseurs rouges de colère, les canards cancanants, lesoies criardes, le cou roide, très long. Une grandevoiture traînée par les chevaux, trois de front, portaitles légumes, les fruits, les sacs de grains, et les usten-siles de cuisine scintillaient pendus aux ridelles; sur le — 58 — BIMBELINE ET CORINDON. haut, un grand coq vert et bleu saluait le soleil. La foulecria : (( Vive le roi, vive Corindon! — Ah! Bimbeline, fit le prince, quelle victoire je tedois, ne veux-tu pas être ma femme ? » Bimbeline répondit oui. Et le jour de ses noces mer-veilleuses, en souvenir de ce jour, le prince Corindon lui fitdon dun collier au bout duquel pendait une petite toisonde mouton, en or finement ciselé. 59 — BRIMBORIONNE ET PIMPERLIN Pour Mlle Monique Lefebvre. A nourrice de Brimborionne, fille du roide Carniole, pour cueillir des pâque-rettes, déposa un instant la petiteprincesse au pied de la grande meule,sur un doux lit de foin odorant. Cétait justement le jour où pas-saient les cigognes pour aller prendreleurs quartiers dhiver, dans la villeaccoutumée, à Klikenbeck, la capi-tale du Royaume voisin. Lune delles, la reine des cigognes, qui conduisait letriangle migrateur, aperçut cette meule : (( Voilà, songea-t-elle, de quoi faire à mon nid une dou-


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