Le compere Mathieu, ou Les bigarrures de l'esprit humain . que je favois mciimétier , & que fes pratiques me de-meurèrent. Il ne manquoit donc rien à mon bon-heur. Je travaillois une partie de lajournée , & je donnois le relie à laledure, à la méditation ou aux réfle-xions. La promenade des champs éroicordinairement dclHnée à ce derniergenre. Un jour que je me promenoisle long de la Tauiife, je me mis à re-palfer dans ma tète les différents évé-nements de ma vie. Lorfque jen fusau naufrage où javois perdu mes au- £ 5 94 L E C O M P E R E ciens Amis , je ne pus mempècher deinattendrir fur leur
Le compere Mathieu, ou Les bigarrures de l'esprit humain . que je favois mciimétier , & que fes pratiques me de-meurèrent. Il ne manquoit donc rien à mon bon-heur. Je travaillois une partie de lajournée , & je donnois le relie à laledure, à la méditation ou aux réfle-xions. La promenade des champs éroicordinairement dclHnée à ce derniergenre. Un jour que je me promenoisle long de la Tauiife, je me mis à re-palfer dans ma tète les différents évé-nements de ma vie. Lorfque jen fusau naufrage où javois perdu mes au- £ 5 94 L E C O M P E R E ciens Amis , je ne pus mempècher deinattendrir fur leur fort : „ Mon cherCornpere. mécriai - je tout haut , vousnavez jamais connu de vrai bonheur :hélas ! n vous viviez encore, & que jepuife vous faire du bien , je le feroisde tout mon cœur. Mais vous . ... Jen étois là lorfque jentendis quel-que bruit derrière moi. Je me retour-nai Ciel ! que vis -je î ... je vis le RévéreTidijfjfJme F ère Jean de Dom-front, qui rioit de toutes fes forcesde mentendre parler CHA. MATTHIEU. 95 CHAPITRE IX. Récii des Aventures de Père Jean aprèsle naufrage , ^c. JEus à peine reconnu le Révérendque je me jettai à Ton cou, & jerembralfai plus de cent fois. — Quoi îcelt vous, mécriai-je : par quel bon-heur .... ah ! mon cher Fere Jean /feroit - il pofTible ? ... où eft mon Co?«-fere ? . . où elt Vitnlos ? . . où eftDiego ? — Ils font tous les trois ici ,me répondit-il. Menez - au p^usvite où ils font, repris-je : quoi! vousvivez encore î . .. ah mon cher FereJean / contez- moi, je vous prie , parquel hazard vous êtes échappé de cenaufrage effroyable , doù je ne me fuistiré que par une efpece de miracle. Tu fauras, répondit Fere Jeaîi, quelorfque le vaiflcau fut en danger de lebrifer, je montai deux futailles fur lepont, je les bouchai bien, je coulaialentour quelques cordes à nœuds , jedis au Coinpere & à Viî que ii nousvenipub à Liie naufrage , de fd Qr chî^* 55 L E C O M P
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