Gazette des beaux-arts . s sesstigmates, à fleur de peau, bonhomme, nullementméchant, idéalisé dans le sens delà convention, à laportée des dames et des demoiselles, le vice moins levice, une anomalie, une abstraction, le contrairede ce qui est. Et cest avec mélancolie que lonsonge aux cris dhorreur et de réprobation qui salueraient ces mêmesscènes si, au lieu dêtre la parodie de la vie, quelque puissant et mâleartiste leur avait fait suer le sang et les larmes de la réalité; si de cesgrotesques imaginés pour figurer dans une farce, un penseur, un espritsouffrant et sensible avait fait sortir
Gazette des beaux-arts . s sesstigmates, à fleur de peau, bonhomme, nullementméchant, idéalisé dans le sens delà convention, à laportée des dames et des demoiselles, le vice moins levice, une anomalie, une abstraction, le contrairede ce qui est. Et cest avec mélancolie que lonsonge aux cris dhorreur et de réprobation qui salueraient ces mêmesscènes si, au lieu dêtre la parodie de la vie, quelque puissant et mâleartiste leur avait fait suer le sang et les larmes de la réalité; si de cesgrotesques imaginés pour figurer dans une farce, un penseur, un espritsouffrant et sensible avait fait sortir lhabitude indélébile; si un Meis-sonier, par exemple, avait bâti à la place de ces fantoches, terrible,effroyable, indestructible comme le ventre, lIvrogne, éternelle plaie dugenre humain. La grande comédie, celle dont le rire boit les larmes, a échappé àMadou. Il a mis son pouce dans le masque humain, mais pour lui fairerépéter une grimace apprise par cœur. Son théâtre était fait dun petit. CROQ UIS. Daprès Madou. 390 GAZETTE DES BEAUX-ARTS, nombre de figures, presque toutes ressemblantes entre elles. Quand onles voyait passer, rubicondes et plaisantes, on simaginait volontiers lesvoir pour la première fois, tant elles étaient ingénieusement fabriquées ;mais ce nétaient pas les figures qui changeaient, cétait le costume. Ilavait dans ses coulisses un vestiaire nombreusement garni et dont lesdéfroques, tour à tour et tout à la fois empruntées aux modes de 1790et de 1815, très rarement à la vie contemporaine, affublaient le petitmonde quil mettait en scène. Pour la masse, cétait linvention inépui-sable, la variété infinie, un défilé qui ne cessait pas; quelques-uns seu-lement découvraient, sous lapparent tapage des allées et venues, lesecret de faire beaucoup de bruit avec peu de chose, et pourquoi ne pasle dire, la rareté de la pensée et la qualité inférieure de premier rôle était tenu par le garde champ
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