. Contes roses . arié à messemelles ! Tu leur appartiens, oui, solmignon, terre de mes rêves!... 0 joie, ô bonheur,ô ravissement! Plume-au-Vent se leva dun bond, écartases compagnons, et se mit à exécuter mille follesgambades et pirouettes; il allait le pas, le trot,le galop, puis culbutait et bondissait avec desmouvements si comiques que lesassistants à le regarder sesclaf-faient, se tenaient les côtes. -,^_ Il finit par sauter au cou de chacun de ses amis, et, après lesavoir embrassés à grands bras, il alla choir de lassitude le long dunmur où il resta assis, suant et soufflant, tandis que l


. Contes roses . arié à messemelles ! Tu leur appartiens, oui, solmignon, terre de mes rêves!... 0 joie, ô bonheur,ô ravissement! Plume-au-Vent se leva dun bond, écartases compagnons, et se mit à exécuter mille follesgambades et pirouettes; il allait le pas, le trot,le galop, puis culbutait et bondissait avec desmouvements si comiques que lesassistants à le regarder sesclaf-faient, se tenaient les côtes. -,^_ Il finit par sauter au cou de chacun de ses amis, et, après lesavoir embrassés à grands bras, il alla choir de lassitude le long dunmur où il resta assis, suant et soufflant, tandis que les autres suffo-quaient de rire. Jean lOurs se calma le premier : — Mais, par Dieu, Plume-au-Vent, que test-il arrivé? — Du diable, si je le sais. Ma mémoire est chavirée, ma têtepesante comme un caillou, mon entendement défoncé. Voyez donc là-haut, sous mes cheveux, si je nai point une bosse ; cela me cuit terri-blement. Et je ne me rappelle rien, sinon que jai dû recevoir par derrière. 64 CONTES ROSES DE MA MERE-GRAND. un furieux coup de bâton. Je vous regardais dormir, tout tranquille, etcela mest advenu sans que je sache, ma foi, ni comment ni pourquoi. — En effet, sécria Tranche-Montagne, qui se penchant versPlume-au-Vent lui soufflait sur le crâne pour écarter ses cheveux, tuas récolté là une maîtresse bosse, mon brave camarade ! Et il va falloirte bassiner cela toute la journée avec du vin chaud. Demain, il nyparaîtra plus. —• Dix jours, dix mois, dix ans je la bassinerais, cette mignonnebosse, cette adorable, cette divine! oh, mes amis, mes amis! Le coupmeût-il rompu les os, mis à nu la cervelle que je bénirais encore lin-connu qui me le porta. Ce bâton mystérieux a dû démolir en moi lefatal quelque chose qui me condamnait à planer ! Fini de voler main-tenant! Fi de lair et de son domaine! Et vive à tout jamais le bon etsolide plancher des vaches ! — Nous aurons le fin mot de cette attaque surprenante, dit JeanlOurs.


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