L'illustration : journal universel . -vement des montagnes deau et doù jail-lissaient, comme des puits artésiens, descolonnes de fumée blanche. Le capitainefit organiser un gouvernail provisoire,et, après sêtre convaincu de linutilitéde toute résistance contre louragan, ilcroisa les bras et dit, avec une triste so-lennité : « A la garde de Dieu ! » Le soleil rougissait la crête des eût dit que le brick volait sur unocéan de feu. Les malelots sagenouillè-rent et répétèrent ensemble : « A la gardede Dieu ! » Pendant trois jours, le navire courut,avec la rapidité dune flèche, sur la mere
L'illustration : journal universel . -vement des montagnes deau et doù jail-lissaient, comme des puits artésiens, descolonnes de fumée blanche. Le capitainefit organiser un gouvernail provisoire,et, après sêtre convaincu de linutilitéde toute résistance contre louragan, ilcroisa les bras et dit, avec une triste so-lennité : « A la garde de Dieu ! » Le soleil rougissait la crête des eût dit que le brick volait sur unocéan de feu. Les malelots sagenouillè-rent et répétèrent ensemble : « A la gardede Dieu ! » Pendant trois jours, le navire courut,avec la rapidité dune flèche, sur la merexaspérée. Pendant trois jours, léquipagenabandonna pas un instant les pompes,pour lalléger de leau qui envahissaitla cale et menaçait de le faire les prières que la ferveur et leffroiont formulées pour implorer la pitié deh Maria Stella adorée, furent récitées surce pont où pleurait le désespoir, oùtourbillonnait la poussière des vagues fol-les. Pendant trois jours le Vigilant lutta. leva, le chef des pirates sauta dans la tartane.) inhospitalier de ce trou fétide que Coinprit son premier repas . en désespéré contre la tempête, tantôt saffaissant avec fracasdans les Ilots, tantôt se tordant sur leurs cimes et sentant sarobuste charpente se disloquer sous leurs secousses. Le soir du second jour, on distingua à lorient une terredans laquelle on crut reconnaître une des Baléares. Mais lecapitaine ne put pas même relever ce rivage sauveur, car lanuit approchait, et les flots, qui galopaient sur les brisées dubrick, le poussaient toujours vers le sud avec une ténacitéimplacable. Oh! le marin qui survit à ces grands désastres a le droitde lever bien haut parmi nous ce front bruni où il porte latrace des ouragans qui lont foudroyé sans le courber, et cestpeut-être là le secret de lintérêt puissant avec lequel on re-cueille, à la veillée, les récits de ses voyages et de ses nau-frages sur les grèves lointaines
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