. L'étang des soeurs-grises . sieurs années, et situ te fixes à Poitiers, où il habite, tu auras une existence honorableet assurée, ce qui sera un grand soulagement pour moi. Une quatrième quinte interrompit M* Duclerc. On eût ditquelle avait quelque chose dans le gosier qui lincommodait sé-rieusement. Etait-ce le nom du prétendu ? — Tu ne me demandes pas son nom?... Cest M. Bissy! — M. Bissy, le sous-intendant militaire ! fit Honorine dune voixqui mordait. Celui qui se fait appeler colonel depuis quil a pris saretraite. En effet, il est laid, il est assez vieux, pas du tout spiri-tuel. Il a l


. L'étang des soeurs-grises . sieurs années, et situ te fixes à Poitiers, où il habite, tu auras une existence honorableet assurée, ce qui sera un grand soulagement pour moi. Une quatrième quinte interrompit M* Duclerc. On eût ditquelle avait quelque chose dans le gosier qui lincommodait sé-rieusement. Etait-ce le nom du prétendu ? — Tu ne me demandes pas son nom?... Cest M. Bissy! — M. Bissy, le sous-intendant militaire ! fit Honorine dune voixqui mordait. Celui qui se fait appeler colonel depuis quil a pris saretraite. En effet, il est laid, il est assez vieux, pas du tout spiri-tuel. Il a le dos rond, la barbe jaune, les yeux gros et morts. Ilrépond parfaitement au signalement du mari quune mère dansnotre position réciproque, devait offrir à sa fille aînée. La douleur et Tindignation emplissaient son cœur. Elle se leva toute droite, ouvrit la bouche pour dire enfin cequelle ressentait, maudire sa mère, lui montrer les trésors dohaine farouche et de larmes refoulées quelle accumulait depuis. _tant dannées, laisser, eri un mot, couler tout le fiel qui civvait endedans et lempoisonnait. Irma sétait levée aussi, inquiète, ? effrayée de lexpressionterrible de son visage, de la flamme diabolique qui brûh^it dans sesyeux gris, devenus plu3 pâles encore. 20° Liv. 20 Mais ? Honorine, sarrêta brusquement, retomba sur sa chaise etcacha sa figure dans ses mains. La vengeance lui était apparue. Protester ? non. — Frapper? oui. M* Duclerc fit deux tours dans la chambre, puis so rapprocharésolument de sa fille, lui prit doucement les poignets pour voirson visage, en lui disant dune voix maternelle : — Voyons, Honorine, quas-tu ? Parle au moins. On peut toutdire à sa mère, on le doit même. Elle sattendait à trouver sa fille en larmes. Les yeux dHonorineétaient secs. — Ce nest rien, répondit-elle. Continuez. — A la bonne heure? Tu mas inquiétée. Jai tu nai-mes personne, nest-ce pas ? Elle la regardait fixement. — Non,


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