. Les métiers . E marinier nest pas le marin, pas plus que lefleuve nest la mer. Mais il y a une parentéentre lun et lautre. On nexercepas le métier de marinier sansvocation, ni sans danger, nisans que lhumeur de lhommeen devienne plus indépendanteet plus brave. Quant au profitdargent, cest un point qui avarié et variera avec le pas cru, par exemple, quand les chemins defer ont été construits en tous sens, à travers la France,que cen était fini de la batellerie, que la lutte nétait pluspossible, que les \< routes qui marchent », les beauxfleuves et rivières qui ne cessent de n


. Les métiers . E marinier nest pas le marin, pas plus que lefleuve nest la mer. Mais il y a une parentéentre lun et lautre. On nexercepas le métier de marinier sansvocation, ni sans danger, nisans que lhumeur de lhommeen devienne plus indépendanteet plus brave. Quant au profitdargent, cest un point qui avarié et variera avec le pas cru, par exemple, quand les chemins defer ont été construits en tous sens, à travers la France,que cen était fini de la batellerie, que la lutte nétait pluspossible, que les \< routes qui marchent », les beauxfleuves et rivières qui ne cessent de nous offrir le voyagedes montagnes à la mer, allaient perdre un de leurs rôlesnaturels, devenu inutile grâce au progrès des sciences, et. 56 LE MARINIER ne transporteraient plus, désormais, que les canots deplaisance des riverains et les vieux nids des fauvettesriveraines ? Hélas ! oui, on la cru. Lerreur neût pas causé grand dommage, si elle ée dans le seul esprit des économistes et de ceuxqui les lisent : leurs prédictions nont jamais conduit lemonde. Mais les mariniers furent malheureusement inti-midés par la vitesse de ces locomotives qui passaient envue des berges ; ils désespérèrent de leurs bateaux, lesdémolirent un à un, en tirent du bois de feu, et, devantles cendres des chalands, révèrent tristement que la pro-fession était morte. LAdministration sen persuada bien-tôt. Napercevant plus, sur la surface des eaux, les voilesblanches dautrefois, elle négligea dentretenir le chenal,et le fleuve sensabla : cest lhistoire de la Loire. Là oùles fleuves ne furent pas abandonnés, ils furent du moinsnégligés, et les petites villes des bords, qui vivaient plusou moins du commerce fluvial


Size: 1382px × 1808px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1800, bookidlesmtiers00b, bookyear1800