. Lettres d'une Peruvienne . re infulte, tel que lon voitregu & accueilli dans la fociété , ne fe-roic plus ; ou retiré dans un défert, il ycacheroit fa honte & fa mauvaife foi:mais les lâches nont rien à craindre, ilsont trop bien fondé cet abus pour le voirjamais abolir. Limpudence & leîFronterie font lespremiers fentimens que lon infpire auxhommes ; la timidité , la douceur & la pa- jgg LETTRE XXXL patience , font les feules vertus que loncultive dans les femmes : comment neferoient-elles pas les viftimes de limpu-nité? O mon cher Aza ! que les vices brill-lans dune nation dailleurs charman


. Lettres d'une Peruvienne . re infulte, tel que lon voitregu & accueilli dans la fociété , ne fe-roic plus ; ou retiré dans un défert, il ycacheroit fa honte & fa mauvaife foi:mais les lâches nont rien à craindre, ilsont trop bien fondé cet abus pour le voirjamais abolir. Limpudence & leîFronterie font lespremiers fentimens que lon infpire auxhommes ; la timidité , la douceur & la pa- jgg LETTRE XXXL patience , font les feules vertus que loncultive dans les femmes : comment neferoient-elles pas les viftimes de limpu-nité? O mon cher Aza ! que les vices brill-lans dune nation dailleurs charmante,ne nous dégoûtent point de la naïve fim-plicité de nos mœurs! Noublions jamais,toi, lobligation où tu es dêtre monexemple , mon guide & mon foutiendans le chemin de la vertu; & moi cel-le où je fuis de conferver ton eltime &ton amour, en imitant mon modèle, enle furpailant même sil efl poffible , enméritant un refpeft fondé fur le mérite &non pas fur un frivole LET- MÉHÂ ■Mg- LETTRE XXXII. 189 LETTRE TRENTE-DEUX. NOs vifites & nos fatigues , moncher 7\za , ne pouvoient fe termi-ner plus agréabkment. Qtielle journéedélicieufe jai pafTé hier ! combien lesnouvelles obligations que jai à Détervil-& à fa fœur me font agréables ! maiscombien elles me feront chères , quandje pourrai les partager avec toi ! Après deux jours de repos, nous par-tîmes hier matin de Paris, Céline , fonfrère, fon mari & moi, pour aller, di-foit-elle, rendre une vifite à la meilleu-re de fes amies. Le voyage ne fut paslong, nous arrivâmes de très-bonne heu-re à une maifon de campagne donc la fi-tuation & les aproches me parurent ad-mirables ; mais ce qui métonna en y en-trant , fut den trouver toutes les portesouvertes , & de ny rencontrer perfon-ne-Cette maifon trop belle pour être aban-don- ^ Htt ipo LETTRE XXXII. donnée, trop petite pour cacher le mon-de quiauroit dû lhabiter, me enchantement. Cette penfée me


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