Nouvelle géographie universelle : la terre et les hommes . près avoir brisé la carapace solide qui lesrecouvrait, emplissent entièrement leur lit et souvent sétalent au loin par-dessus leurs berges : ils renaissent à la lumière, après avoir, pendantune moitié de lannée, coulé dans les ténèbres. Comme des êtres à demiparalysés, qui renaissent soudain à la vie, les fleuves de Sibérie recouvrentavec les chaleurs de lété leur pleine liberté dallures; ils redeviennent ceque les fleuves des zones moins froides sont en toute saison, les artères dugrand corps terrestre. On raconte que, durant lhiver,


Nouvelle géographie universelle : la terre et les hommes . près avoir brisé la carapace solide qui lesrecouvrait, emplissent entièrement leur lit et souvent sétalent au loin par-dessus leurs berges : ils renaissent à la lumière, après avoir, pendantune moitié de lannée, coulé dans les ténèbres. Comme des êtres à demiparalysés, qui renaissent soudain à la vie, les fleuves de Sibérie recouvrentavec les chaleurs de lété leur pleine liberté dallures; ils redeviennent ceque les fleuves des zones moins froides sont en toute saison, les artères dugrand corps terrestre. On raconte que, durant lhiver, leau du fond recouverte par lépaisseglace « meurt » peu à peu ; les poissons ne peuvent plus vivre dans lairgraduellement corrompu de ces profondeurs. A la fin de lautomne, dèsque leau commence à saltérer, ils senfuient en multitudes pour aller N° 131. —DURÉE DE I, EMBACLE DU ÏENISKÏ ET DE LA J&ms/e/~. V !jL fevner: I Mars !ll âwy/._ Afa/ Jts/r? J(////et. Août SeptembreOctobre. .„ . ûéce*7?ô tfcern&r-ë Daprès Kropotkin ye/y/S£/ ûéôac/e tfe/a Le/>a /a Lena C Perron soit dans les lacs, soit dans les bassins profonds des remous, soit danslestuaire du fleuve. Pour capturer les poissons en quantités considérables,il suffit alors de briser la glace au-dessus des endroits où leau est restée« vivante » : tous les animaux enfermés se précipitent vers lissue afinde respirer lair extérieur, et lon peut les prendre à la main. Aussitôt aprèsla débâcle, les poissons remontent le fleuve en bancs énormes et vont cher-cher leur nourriture, comme en des viviers naturels, dans les terrains basdes prairies ou des forêts inondées : des clôtures établies entre le fleuve etces coulées latérales permettent aux riverains de faire des pèches abon-dantes. Parfois cest par myriades que les pêcheurs pourraient recueillir lespoissons : lorsque, à la suite dun retour de froid, leau gèle sur le bordjusquau fond et quelle est


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