. Contes De Fees . hacun deux se mit à miauler sur dif-férents tons et à gratter les cordes des guitaresavec leurs ongles : cétait la plus étrange mu-sique que lon eût jamais entendue. Le prince seserait cru en enfer, sil navait pas trouvé ce pa-lais trop merveilleux pour donner dans une pen-sée si peu vraisemblable ; mais il se bouchait lesoreilles et riait de toute sa force de voir les diffé-rentes postures et les grimaces de ces nouveauxmusiciens. Il rêvait aux différentes choses qui lui étaientdéjà arrivées dans ce château, lorsquil vit entrerune petite figure qui navait pas une coudée deh


. Contes De Fees . hacun deux se mit à miauler sur dif-férents tons et à gratter les cordes des guitaresavec leurs ongles : cétait la plus étrange mu-sique que lon eût jamais entendue. Le prince seserait cru en enfer, sil navait pas trouvé ce pa-lais trop merveilleux pour donner dans une pen-sée si peu vraisemblable ; mais il se bouchait lesoreilles et riait de toute sa force de voir les diffé-rentes postures et les grimaces de ces nouveauxmusiciens. Il rêvait aux différentes choses qui lui étaientdéjà arrivées dans ce château, lorsquil vit entrerune petite figure qui navait pas une coudée dehaut. Cette bamboche se couvrait dun long voilede crêpe noir. Deux chats la menaient; ils étaient LA CHATTE BLANCHE. 233 vêtus de deuil, en manteau, et lépée au côté; unnombreux cortège de chats venait après : les unsportaient des ratières pleines de rats, et les autresdes souris dans des cages. Le prince ne sortait point détonnement ; il nesavait que penser. La figurine sapprocha, et le-. B aperçut une belle petite chatte blanche. vant son voile, il aperçut la plus belle petiteChatte blanche qui ait été et qui sera jamais. Elleavait lair fort jeune et fort triste ; elle se mit àfaire un miauUs si doux et si charmant, quil al-lait droit au cœur. Elle dit au prince ; «Fils de roi, sois le bienvenu; ma MiauiardeMajesté te voit avec plaisir. 234 LA CHATTE BLANCHE. — Madame la Chatte, dit le prince, vous êtesbien généreuse de me recevoir avec tant d accueil;mais vous ne me paraissez pas une bestiole ordi-naire; le don que vous avez de la parole et lesuperbe château que vous possédez en sont despreuves assez évidentes. — Fils de roi, reprit la Chatte Blanche, je teprie, cesse de me faire des compliments; je suissimple dans mes discours et dans mes manières,mais jai un bon cœur. Allons, continua-t-elle,que lon serve, et que les musiciens se taisent, carle prince nentend pas ce quils disent. — Et disent-ils quelque chose, madame? re-pri


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