Le Kantisme et ses erreurs . c. (Crit. p. 278). »Le moi nest pour nous, comme tout au-tre chose, quune fala morgana ( une féemorgane ), une série dactes représentatifs,qui sévanouissent dans lair ou plutôt dansle tiéant. Lorsque, dit Kant, on prétend pou-voir savoir de notre moi, comme être pen-sant, quil est réel, substantiel, simple, on partdune lourde erreur: car ce qui du mot appa-raît dans le phénomène, nest quune repré-sentation sans contenu, qui repose sur unenécessité toute logique et doit toute son exis-tence à lacte même de la représentation,ainsi que toute autre chose. Pour donner à
Le Kantisme et ses erreurs . c. (Crit. p. 278). »Le moi nest pour nous, comme tout au-tre chose, quune fala morgana ( une féemorgane ), une série dactes représentatifs,qui sévanouissent dans lair ou plutôt dansle tiéant. Lorsque, dit Kant, on prétend pou-voir savoir de notre moi, comme être pen-sant, quil est réel, substantiel, simple, on partdune lourde erreur: car ce qui du mot appa-raît dans le phénomène, nest quune repré-sentation sans contenu, qui repose sur unenécessité toute logique et doit toute son exis-tence à lacte même de la représentation,ainsi que toute autre chose. Pour donner àcette grossière méprise lapparence dune con-clusion scientifique, il proscrit la conceptioncourante dun sujet propre du fait de cons-cience et, dun mot terrible, il lappelle « une« subreption de la conscience personnifiée« ( aperceptionis substantiatae ). » Aussi a-t-ilraison de dire quil nie lexistence dun moiréel. Pourquoi auraît-il traité le moi en soia\ec plus de respect que la chose en soi?. CH. XI. — LE NIHILISME 253 Lange, le dernier panégjriste de Kanl, iden-tifiant le moi avec les organes matériels, dontle monde extérieur est une affection, restefidèle à son maître. « Nous avons le droit,(( dit-il, de ne considérer non seulement le(( monde externe phénoménal, mais encore« l^ organes, avec lesquels nous le saisissons« qve comme des images de ce qui vraiment « existe (?). Lœil, avec lequel nous croyons« voir, nest lui-même quun produit de notre« représentation, et, quand nous trouvons(( que nos images visuelles sont évoquées par(( lorganisation de foeil, nous ne devons pas« oublier que lœil même, avec son organisa-« tion, le nerf optique avec le cerveau et toute(( la structure que nous y pourrions découvrir<( comme cause de la pensée, ne sont que« des représentations etc. (4). » Ainsi moi,je ne suis plus moi ; jai lhonneur de ne plusparaître que comme une tache dans létroitesphère de ma conscience, exacte
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