L'Invasion de la mer . t toujours au même régiment de spahis. Lesdoubles galons de maréchal des logis-chef avaient contenté sonambition. Il ne prétendait rien au delà que de vivre de sa retraitebien gagnée par de bons services, mais le plus tard possible :soldat dune extraordinaire endurance, débrouillard sil en fut,Nicol ne connaissait que la discipline. Cétait pour lui la grandeloi de lexistence, et il eût voulu quelle sappliquât au civil commeau militaire. Toutefois, sil admettait que lhomme fût uniquementcréé pour servir sous les drapeaux, il lui semblait aussi quilaurait été incomplet, si


L'Invasion de la mer . t toujours au même régiment de spahis. Lesdoubles galons de maréchal des logis-chef avaient contenté sonambition. Il ne prétendait rien au delà que de vivre de sa retraitebien gagnée par de bons services, mais le plus tard possible :soldat dune extraordinaire endurance, débrouillard sil en fut,Nicol ne connaissait que la discipline. Cétait pour lui la grandeloi de lexistence, et il eût voulu quelle sappliquât au civil commeau militaire. Toutefois, sil admettait que lhomme fût uniquementcréé pour servir sous les drapeaux, il lui semblait aussi quilaurait été incomplet, sil neût trouvé son complément natureldans le cheval. Il avait coutume de dire : « Va-d1avant et moi, nous ne faisons Je suis sa tète etil est mes et, vous lavouerez, des jambes de cheval,cest autrement taillé pour la marche que des jambes dhomme !..Et, encore, si nous en avions quatre, mais nous nen avons quedeux, alors quil nous en faudrait une demi-douzaine!.. » LA CARAVANE. 65. LE CAPITAINE HABDIGAN. On le voit, le marchef en était à envier les myriapodes. Maisenfin, tels quels, son cheval et lui étaient bien faits lun pourlautre. Nicol, avec une taille au-dessus de la moyenne, les épaules larges,la poitrine bien effacée, avait su rester maigre, et, plutôt quedengraisser, eût consenti à tous les sacrifices. Il se fût considérécomme la plus malheureuse des créatures sil eût prévu le plus 9 66 LINVASION DE LA MER. léger symptôme dembonpoint. Dailleurs, àserrerlaboucledesonflottard bleu et à forcer les boutons de son dolman dans les bou-tonnières, il saurait bien contenir tout envahissement dobé-sité, sil se produisait jamais dans une aussi sèche com-plexion. Cétait un roux, ce Nicol, un roux ardent, les cheveuxtaillés en brosse, la barbiche drue, la moustache épaisse, les yeuxgris roulant sans cesse sous leur orbite, le regard dune éton-nante portée, à distinguer comme lhirondelle une mouche àcinquante pas, c


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