Au Kilima-Ndjaro . s, et à part une ligne de grands arbrestoujours verts qui ombragent son cours, on ne voitpartout que solitude et sécheresse, depuis Kahé jusquauSambara. Nous voilà seuls, seuls et tristes. Dans laprès-midi, Mgr de Courmont me donne missiondaller explorer les alentours afin de faire diversionà la mélancolie des adieux et, sil est possible, deprocurer à la caravane des provisions de viande fraichepour les jours qui vont suivre. Je pars avec deuxhommes. Peu après, un troupeau de zèbres se montre au loin :je tire. La bande senfuit comme de coutume; maisil me semble que dans le n


Au Kilima-Ndjaro . s, et à part une ligne de grands arbrestoujours verts qui ombragent son cours, on ne voitpartout que solitude et sécheresse, depuis Kahé jusquauSambara. Nous voilà seuls, seuls et tristes. Dans laprès-midi, Mgr de Courmont me donne missiondaller explorer les alentours afin de faire diversionà la mélancolie des adieux et, sil est possible, deprocurer à la caravane des provisions de viande fraichepour les jours qui vont suivre. Je pars avec deuxhommes. Peu après, un troupeau de zèbres se montre au loin :je tire. La bande senfuit comme de coutume; maisil me semble que dans le nombre, le plus beau de tousa été touché, et nous nous lançons à la poursuite dece merveilleux escadron. Les collines succèdent auxcollines, couvertes darbustes et hérissées dépines, leszèbres reparaissent par instants pour senfuir de nouveauet se perdre finalement dans une course dernière. Voyantque le jour baisse, ayant perdu de vue mes animauxcomme mes hommes, je me mets en devoir de regagner. DU KILIMA-NDJARO A ZANZIBAR 395 le campement. Et jallais seul ainsi, le fusil au repos,limagination en lair, quand tout à coup un bruit sourdse fait entendre; le sol tremble, et japerçois dans lombrequelque chose comme un omnibus qui détale, comme unelocomotive qui accourt en soufflant. Avant que jaie pume mettre en garde, le monstre est devant moi : unénorme rhinocéros, qui, dérangé sans doute dans sonrepos et me soupçonnant des intentions hostiles, seprécipite tête baissée sur mon innocente personne. Lefusil que jai en main, outre quil nest pas prêt, neferait que chatouiller son épiderme; mais, comme jaiouï-dire que cette bête lest trop pour poursuivre sonennemi, je me range courageusement de côté, et jai lasatisfaction grande de la voir en effet défiler droit devantelle, soufflant et reniflant, écrasant les arbustes qui setrouvent sur sa voie, et faisant voler derrière elle lescailloux et la poussiè {fig. 74). Une heure après, suivant l


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