. Legendes Valaisannes . lerconfier son cas au Prieur de Lens, et de lui demander de venirconjurer les mauvais esprits. Mais un certain amour-propre le retint, et, avant de tenter cetteultime démarche, il songea à user dun stratagème peu banal, mais qui,grâce à du courage et à du sang-froid, devait le délivrer de lempire dudémon. Quand la troisième nuit arriva, Bocquillard suspendit sa lampe àun clou voisin du crochet où le revenant venait se suspendre. Il montasur un escabeau, attacha au crochet une corde quil se passa autour ducou, prit lattitude dun pendu, souffla sur sa lampe et attendit b


. Legendes Valaisannes . lerconfier son cas au Prieur de Lens, et de lui demander de venirconjurer les mauvais esprits. Mais un certain amour-propre le retint, et, avant de tenter cetteultime démarche, il songea à user dun stratagème peu banal, mais qui,grâce à du courage et à du sang-froid, devait le délivrer de lempire dudémon. Quand la troisième nuit arriva, Bocquillard suspendit sa lampe àun clou voisin du crochet où le revenant venait se suspendre. Il montasur un escabeau, attacha au crochet une corde quil se passa autour ducou, prit lattitude dun pendu, souffla sur sa lampe et attendit brave-ment larrivée du spectre. Celui-ci apparut bientôt sur le seuil de lachambre, mais, voyant sa place occupée, il ne douta pas que ce ne fûtlui-même qui était là, et sécria dune voix gutturale : « Ah ! jy suisdéjà ! », puis il disparut en poussant un grognement. Dès ce jour, le revenant ne revint plus jamais, et le braveBocquËlard put jouir en toute paix de la juste possession de son châ IX LE COCHA Légende évolénarde Le Cocha ^ est une âme condamnée en expiation de toutes sesfautes, à laver du linge dans les torrents de la montagne. On lentendplus particulièrement au torrent de Pélérey, près dEvolène, et il nestpas rare douïr, aujourdhui encore, de bonnes gens à la foi robuste,déclarer avoir entendu maintes fois, le soir ou le matin, le bruit dulinge mouillé du Cocha, frappant sur le battoir — en loccurenoe un blocde pierre, plat ou arrondi, placé au bord du torrent. Si un faneur matinal ou attardé, avant le lever ou après le coucherdu soleil, se trouve à proximité du Cocha, le damné linterpelle et, dunevoix suppliante, lui demande dappuyer sa fourche ou un instrumentquelconque sur le linge, au moment où il frappe sur le battoir, et de lepresser assez fortement pour que, en le retirant, le tissu se déchire. Telleest la condition requise pour que le malheureux pénitent soit délivré deses peines. Mais si par malheur


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