. L'Abbe Constantin . voici. Elleles attache par-dessus les souliers de bal, elle sen-veloppe dans le grand manteau. Elle entend quela pluie, au dehors, redouble de violence. Elle aper-çoit un de ces immenses parapluies dantichambredont se servent les valets de pied quand ils montentsur le siège; elle sen empare, elle est prê mais,quand elle veut sortir, elle saj^erçoit que la porte-tenétre du vestibule est fermée par une grossebarre de fer. Elle tâche de lenlever, mais la barrede fer tient bon, résiste, et le grand cartel du ves-tibule fait entendre lentement cinq coups. Il parten ce mom


. L'Abbe Constantin . voici. Elleles attache par-dessus les souliers de bal, elle sen-veloppe dans le grand manteau. Elle entend quela pluie, au dehors, redouble de violence. Elle aper-çoit un de ces immenses parapluies dantichambredont se servent les valets de pied quand ils montentsur le siège; elle sen empare, elle est prê mais,quand elle veut sortir, elle saj^erçoit que la porte-tenétre du vestibule est fermée par une grossebarre de fer. Elle tâche de lenlever, mais la barrede fer tient bon, résiste, et le grand cartel du ves-tibule fait entendre lentement cinq coups. Il parten ce moment ! Elle veut le voir ! elle veut le voir ! Sa volontésirrite avec les obstacles. Elle fait un grand barre cède, glisse dans les Mais Bet-tina sest fait à la main une longue estafilade quilaisse voir un mince fdet de sang. Bettina tamponneson mouchoir autour de sa main ; elle prend songrand parapluie, elle tourne la clef dans la serrure,elle ouvre la ])orte. Enfin! la voilà dehors!. LABBE CONSTANTIN 179 Le temps est épouvantable. Le vent et la pluiefont rage. 11 faut cinq ou six minutes pour gagnercette terrasse qui a vue sur la route. Bettina selance en avant, courageusement, tête baissée,enfouie sous son immense parapluie. Elle a déjà faitune cinquantaine de pas. Tout à coup, furieuse, folle,aveuglante, une bourrasque se jette sur Bettina,sengouffre dans son manteau, lentraîne, la soulève,lui fait presque quitter terre, retourne violemmentle parapluie. Ce nest rien encore. Le désastre estcomplet. Bettina a perdu un de ses petits nétaient pas des sabots sérieux, cétaient demignons petits sabots pour le beau temps, de vraispetits sabots dopéra-comique. Et, en ce moment, lorsque Bettina, désespérée,lutte contre la tempête, avec son soulier de satinbleu qui plonge dans le sable mouillé, en ce mo-ment, le vent lui apporte lécho lointain dune son-nerie de trompettes. Cest le régiment qui part!Bettina prend une gran


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