. Les malheurs de Sophie . DE RÉAN. Puisque tu as envie dune si laide bête, je puisbien te la donner, mais à deux conditions : la pre-mière, cest que tu ne la laisseras pas mourir defaim; la seconde, cest quà la première grossefaute que tu feras, je te lôterai. SOPHIE. Jaccepte les conditions, maman, aurai-je ma tortue? MADAME DE RÉAN. Tu lauras après-demain. Je vais écrire ce ma-tin même à ton père, qui est à Paris, de menacheter une : il lenverra demain soir par la dili-gence, et tu lauras après-demain de bonne heure. SOPHIE. Je TOUS remercie mille fois, maman. Paul vaprécisém


. Les malheurs de Sophie . DE RÉAN. Puisque tu as envie dune si laide bête, je puisbien te la donner, mais à deux conditions : la pre-mière, cest que tu ne la laisseras pas mourir defaim; la seconde, cest quà la première grossefaute que tu feras, je te lôterai. SOPHIE. Jaccepte les conditions, maman, aurai-je ma tortue? MADAME DE RÉAN. Tu lauras après-demain. Je vais écrire ce ma-tin même à ton père, qui est à Paris, de menacheter une : il lenverra demain soir par la dili-gence, et tu lauras après-demain de bonne heure. SOPHIE. Je TOUS remercie mille fois, maman. Paul vaprécisément arriver demain, il restera quinze joursavec nous : il aura le temps de samuser avec latortue, » LES MALHEURS DE SOPHIE 127 Le lendemain, Paul arriva, à la grande joie deSophie. Quand elle lui annonça quelle attendaitune tortue, Paul se moqua delle et lui demanda cequelle ferait dune si affreuse bête. « Nous lui donnerons de la salade, nous lui le-rons un lit de foin; nous la porterons sur lherbe;. p,5^e[ft* nous nous amuserons beaucoup, je tassure. »Le lendemain la tortue arriva : elle était grosse comme une assiette, épaisse comme une cloche à couvrir les plats; sa couleur était laide et sale; elle avait rentré sa tête et ses ;c Dieu! que cest laid! sécria Paul.— Moi je la trouve assez jolie, répondit Sophie un peu piquée. 228 LES MALHEURS DE SOPHIE PAUL, (Vun air a surtout une jolie physionomie et un sou-rire gracieux ! SOPHIE. Laisse-nous tranquilles : tu te moques de tout, PAUL, que jaime en elle, cest sa jolie tournure,sa marche légère. SOPHIE, se fâ, te dis-je : je vais emporter ma tortuesi tu te moques delle. PAUL. Emporte, emporte, je ten prie : ce nest passon esprit que je regretterai. » Sophie avait bien envie de se jeter sur Paul etde lui donner une tape : mais elle se souvint desa promesse et de la menace de sa maman, et ellese contenta de lancer à Paul un regard


Size: 1876px × 1332px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bo, bookauthorcomtessede17991874, bookcentury1900, bookdecade1900